Le chiffre qui fait mal : 44% des inscrits sur Twitter n’ont jamais Twitté

Le papier vient de sortir sur Le Blog du modérateur et il fait mal :

On le savait déjà, mais chaque annonce résonne tout de même comme un demi aveu d’échec. Sur Twitter comme ailleurs, la course au nombre d’inscrits (et donc à la valorisation) ne doit pas occulter un chiffre beaucoup plus parlant, à savoir le nombre de personnes qui utilisent réellement un service. La rapidité d’inscription à un réseau social ou de téléchargement d’une application, couplée à la gratuité et à la curiosité de voir de plus près ce dont tout le monde parle, créé un gouffre de plus en plus grand entre utilisateurs actifs et inscrits. Sur Twitter donc, mais aussi sur la plupart des autres réseaux sociaux…

Ça, c’est une façon pudique de causer de nos amis Facebook et Google+ (voire Pinterest et compagnie) qui nous assènent des chiffres astronomicos-fracassants mais qui, au final, se révèlent biens moins actifs qu’il paraît. #ehouais

On parlait il y a peu de 56% d’inscrits sur Twitter qui n’ont jamais publié le moindre message. La dernière étude en date, publiée ce week-end par Twopcharts, avance un taux de 44% parmi les 974 millions d’inscrits. Certes, on peut utiliser le site de micro-blogging uniquement de manière passive sans prendre le rôle d’émetteur. Mais tout de même, cela semble indiquer une forte proportion de comptes inactifs. Parmi les autres chiffres de l’étude, rapportés par le Wall Street Journal, 30% des utilisateurs auraient envoyé moins de 10 tweets et seulement 13% auraient publié plus de 100 fois. Enfin, 23% des comptes auraient envoyé au moins un tweet lors des 30 derniers jours. Cela représente tout de même 224 millions de personnes.

Combien coûte un community manager et pour quoi faire ?

Comme j’ai eu mille fois l’occasion de le dire, l’écrire et le répéter ici ou là : pour qu’existe une communauté : il faut un community manager.

Voilà pour la théorie. Dans la pratique, 99 fois sur 10, l’entreprise demande ces tâches à une personne en interne. 

Le détail de tout cela a été analysé et posté par Jacques Tang dans son remarquable article ici, et je refais bien proprement un lien en tête de billet pour bien expliquer à notre ami que ce blog est 100% perso, non commercial, totalement désintéressé, et là pour partager au plus grand nombre, “la bonne parole”, comme on dit, dans le bordel ambiant qu’est le web aujourd’hui. D’habitude, c’est amusant, les auteurs sont plutôt sympas quand ils sont cités ici #maisbon

Smile.
🙂

Facebook a 10 ans et moi avec

Ben oui, c’est amusant, ça fait 10 ans que je me suis installé à mon compte comme consultant web indépendant. Quasiment le même jour, notre ami Mark Zuckerberg faisait la même chose. C’est là où il a commencé à me copier.

En 10 ans, il s’est passé tellement de choses avec le web que c’en est pas croyable. La plus incroyable des choses, je trouve, c’est de constater à quel point, concrètement, autour de moi, à Niort, il ne s’est rien passé.

On a beau claironner, répéter, seriner sur tous les tons et dans tous les apéros, colloques, réunions, médias que le numérique est une révolution sans précédent, un changement de civilisation, que rien ne sera plus comme avant, un tsunami, tout ça eh bien figurez-vous que ceci n’impacte pratiquement en rien notre quotidien. Des empires financiers se cassent la gueule – à cause du numérique, d’autres se construisent, c’est l’enjeu stratégique majeur de l’avenir, qui nous disent, faut croire. Mais au quotidien, dans les faits, à Niort et autour de moi, fondamentalement, rien ne change.

Je viens d’assister aux vœux 2014 de nos élus. Remarquables, très beaux discours, tout ça. Mais dans les faits et les idées, pas un mot, pas une ligne là-dessus. Pas un ligne, pas un souffle sur une quelconque ANTICIPATION de quoi que ce soit par rapport au numérique. Fondamentalement, rien ne change.

Pendant ces 10 ans, j’ai été – longtemps – administrateur du Club des entrepreneurs du Niortais. Des gens remarquables, très sympathiques, tout ça. Au-delà de la convivialité, on subit, en buvant des coups, la crise, tout ça, dans des lieux et des ambiances supers. Mais personne ne cherche à mutualiser nos forces, développer des synergies, innover ensemble. Rien ne change.

Pendant ces 10 ans, j’ai été aussi partenaires des deux plus gros clubs de sport de ma ville (foot et rugby). Une expérience formidable, des gens remarquables, impliqués, très sympathiques. Mais personne ne se soucie réellement du numérique. La buvette, oui. Le bal de fin d’année, bien sûr, mais au delà : rien ne change, d’une année sur l’autre.

Pendant ces 10 ans, j’ai été le conseil de bien des entreprises – et je le suis toujours – mais vous n’imaginez pas les milliards de refus. Facebook, pour quoi faire ? Un site Internet, vous êtes sûr ? Ça coûte combien ? Ça rapporte quoi ? Aujourd’hui encore, je suis obligé d’argumenter et essayer de convaincre certains chefs d’entreprises de s’y mettre. Aujourd’hui encore, en 2014. Incroyable.

Pendant ces 10 ans, j’ai été co-fondateur du SPN dans les Deux-Sèvres. (une association des professionnels du numérique de la région). Je ne compte plus les soirées thématiques, les réunions de bureau, les Conseils d’Administration, les heures carrées à chercher à convaincre tout le monde de s’unir, de coopérer, de travailler ensemble, d’anticiper, de nous organiser en filière, ensemble. 

Pendant ces 10 ans, je n’ai eu de cesse de répéter et d’écrire dans mes blogs et commentaires encore et toujours la même chose, à tout le monde et sur tous les tons : adaptez-vous au numérique. Pratiquez. Innovez. Partagez. Anticipez.

Tout ça pour dire quoi ?
Bon anniversaire, Mark

Le web en 2014

Le web est devenu difficile. Ingrat. Multiple. Il demande du temps, de plus en plus de temps – c’est de l’argent – et un très gros degré d’implication. Il faut y passer des heures carrées pour un résultat souvent très incertain. Le web a encore accéléré ses mutations. Il est en évolution constante. Furieuse. Incontrôlée. A peine a-t on intégré un savoir-faire que celui-ci n’existe plus. Ou a changé. Muté.

Le web est devenu difficile car Facebook, Twitter, Google+ et les autres plates-formes sont faciles, sexy et demandent peu d’investissements (quoi que j’ai certains clients qui ont dépensé un bras pour développer des pages, faire des concours ou donner des coupons-rabais). Elles apportent en tout cas l’illusion que tout est facile, simple, gratuit et abordable.

En 2014, le web ne se résume plus à un simple site web.

Il est obligatoire, mais il convient de lui adjoindre au moins trois de ces choses :

  1. une page Facebook (à jour),
  2. une page Google+,
  3. un compte Twitter,
  4. une campagne Google Adwords,
  5. une veille sur ce que l’on raconte sur vous,
  6. un blog (à jour),
  7. de l’emailing marketing. 

Et maintenant, le plus dur : mettre tout ceci en musique. Orchestrer tout cela, le mettre en musique, en harmonie, tout ça. Complexe et passionnant. 

Sur ce, je vous souhaite une bonne exploration et l’établissement d’une stratégie qui vous rapporte vraiment en 2014.
++

PS : Chaque année, ou presque, je présente mes vœux (depuis bien des années) alors bon, voilà :

Code.org : un site développé conjointement par des ingénieurs de Google, Microsoft, Facebook et Twitter

L’info passe quand même bien inaperçue à mes yeux : depuis le lundi 9 décembre dernier, Barack Obama et de nombreuses personnalités se sont jointes à l’association Code.org pour lancer la « Computer Science Education Week ». Son objectif, promouvoir l’apprentissage de l’informatique à l’école « pour que chacun puisse changer le monde ». Voilà pour la façade. Derrière cela, il y a un site développé conjointement par des ingénieurs de Google, Microsoft, Facebook et Twitter.

Oui, si l’on gratte un petit peu les pages du site, il est clairement indiqué en pied de certaines pages que ce sont bien des ingénieurs de Google, Microsoft, Facebook et Twitter qui ont aidé à créer ce site.

image

Capture d’écran du site code.org

Tout ça pour dire quoi ?

Que notre retard est immense.

Je suis en contact direct et quotidien avec des chefs d’entreprises, des élus, des associations, c’est insondable le retard que nous avons pris. LES retards. Insondables. Nous nous livrons à nos guéguerres internes, nous traitons les technologies comme des options négligeables pendant que les géants du net s’unissent pour travailler ensemble.

J’ai commencé à travailler sur Internet en 1997. Depuis, c’est très clair : nous – l’Europe – avons d’ores et déjà déjà perdu la bataille.

Nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre.

Tsunami technologique 3.0

Allez, une fois n’est pas costume, je vais te republier un texte que j’ai déjà posté mais sur mon tout premier blog en 2008. Ce qui est sympa, dans ce genre d’exercice, c’est que l’on peut voir si l’on s’est un peu, beaucoup, à la folie planté. 

Ce billet fait suite à un vieux vieux billet écrit en avril 2006 et qui s’appelait Tsunami Technologique

Pour faire court, j’y écrivais que “L’Internet et tout ce qui lui attrait (portable, téloche, SMS, GPS et consort) sont en train de mettre le bordel dans nos vies.

La différence entre ce texte et aujourd’hui – hormis les deux ans et demi qui se sont écoulés – c’est que l’on voit désormais assez clairement la vague arriver. 

Elle assèche la finance et plonge l’économie mondiale dans une récession sans précédent. La cause m’en est totalement inconnue, évidemment, si ce n’est le brouhaha continu des avancées technologiques absolument fulgurantes, qui fluidifient – en outre – les flux financiers à l’extrême, délocalisent inéluctablement des emplois, bref… la menace se précise. Elle porte les noms de Google, Facebook, Iphone, Flickr, del.ico.us et consorts…

Mais tout n’est pas si noir, forcément.

On raconte que lors du “vrai” tsunami, bon nombre d’espèces animales s’en sont sorties indemnes car elles ont eu l’instinct de parcourir quelques kilomètres en direction des terres pour se tenir à l’abri.

Les quelques kilomètres à parcourir sont à effectuer en direction de l’innovation, sur les hauteurs de la réactivité, de l’écoute, la prise de risque, la remise en question des vieilles lunes héritées du temps jadis. La vague numérique engloutira tout cela comme une cahutte de bambou. Puis la mer se retirera – forcément – et la vie reprendra ses droits.

Merci de votre attention.

Le lien vers le texte original

On est plus cons que les autres ou bien ?!

Comme le montre cette carte réalisée par l’Université d’Oxford, l’internet mondial est principalement dominé par Facebook et Google (on s’en doutait un peu #mébon).

Map1 Google vs. Facebook : la bipolarité numérique sur une carte

Le web est dominé par Google dans 62 pays, contre 50 pays pour Facebook. Beau match.

Sans surprise, l’internet français est du côté de Google : le « Groupe » Google a reçu 41 008 000 visites au mois d’août 2013, contre 29 478 000 pour Facebook.

Mais dans certains pays, y’a des services locaux qui ont réussi à contrer la domination de Big Googlebrother et FaceBigbook

Par exemple, en Asie, eh ouais, la Chine est dominée par le moteur de recherche Baidu.

Le Japon n’est dominé ni par Facebook, ni par Google mais par Yahoo! Japan.

De même, Taiwan fait partie du clan Yahoo!.

En Russie, c’est le moteur de recherche Yandex qui domine.

En Biélorussie, c’est le réseau social VK qui remporte le marché.

Citons également le cas du Kazakhstan (ou la majorité des visites sont pour le service e-mail Mail.ru) et de la Palestine (une préférence pour le portail d’actualité Al-Watan Voice).

Moi, ce qui me qui me colle les boules, en fait, c’est que l’Europe en général et la France en particulier soient infoutus de s’organiser pour ne serait-ce que penser une riposte.

On est plus cons que les autres ou bien ?!

Ce billet m’a été inspiré par Serta RKT from Presse Citron bien sûr

Source carte : by Mark Graham (@geoplace) and Stefano De Sabbata (@maps4thought) – Internet Geographies at The Oxford Internet Institute – August 2013 . geography.oii.ox.ac.uk

Blacklisté 24 h par Facebook #done

Blackliste by Facebook

Depuis 24 heures, je ne peux plus accéder à mon profil Facebook.

Pourquoi ?

Il y a de cela quelques mois, un dimanche matin je crois, j’ai posté ceci :

Les females manifestent

Et ben là, sans prévenir, boum : FB me coupe mon compte. Ouch.

J’y suis présent depuis bien des années. Je pense y avoir un comportement on va dire normal, plutôt apaisant, respectueux des “bonnes pratiques” du réseau. Pan, rien à carrer, on te coupe ton compte.

C’est la deuxième fois que ces culs-pincés me font le coup. Cela m’était déjà arrivé le 8 janvier dernier pour avoir posté un autre visuel à caractère hautement pornographique.

Blacklisted by Facebook

Tout ça pour dire quoi ?

  1. C’est de la censure bête et con (pléonasme) puritaine à deux-balles.
  2. Aujourd’hui, il semble que ce soient les poitrines féminines qui soient censurées, demain, ce peut être absolument n’importe quoi (et tomber sur absolument n’importe qui).
  3. A l’heure où je m’interroge sur le devenir de Foutebol, je pense que c’est un signe clair et limpide : il faut plus que jamais continuer d’essayer de se construire son propre réseau social in-dé-pen-dant.
  4. J’aurais pas aimé connaître Mark Zuckerberg en 1940.

On vit une époque formidable, s’pas ?

Exclusif : le Web de 2014, c’est pour demain

C’est la rentrée, oyé. Comme à chaque rentrée, on aimerait bien avoir une idée – même approximative – de ce qui va se passer sur le web dans les mois qui viennent. Même pas de façon très précise, juste dans les grandes lignes, histoire de rester crédible lorsqu’on se lance dans l’exercice de prospective qui sied parfaitement à cette chronique de rentrée. Aloooors, à quoi ressemblera notre petit univers techno high-tech en juin 2014 ?

  • Facebook va-t-il atteindre son deuxième milliard ?
  • Les Google Glasses vont-elles révolutionner les écrans nomades, ou finir avec le frigo connecté au cimetière des concepts trop cools mais qui ne servent à rien ?
  • Et Twitter ? Et Spotify ? Et la 4G ?
  • Et la haute-définition 4K ?

Il faut se rendre à l’évidence : on n’en sait rien !
On se refuse à faire confiance au début d’intuition qu’on finit par développer à force de suivre ce milieu de près. C’est qu’à force de passer la quasi-totalité de son temps éveillé devant un écran à suivre les bouleversements dans les usages connectés, on pourrait se prendre pour un « expert », mais on n’est finalement pas beaucoup plus affûté que le plus ignare des technophobes. La preuve : on n’a même pas vu venir le revival du GIF animé ! Après réflexion, on a sans doute tort de se priver : les futurologues 2.0 ont ceci en commun avec les économistes de plateau télé de ne jamais avoir à répondre des âneries qu’ils peuvent débiter à chacune de leurs interventions.

Après avoir racheté Tumblr, Yahoo va donc continuer à construire l’empire de la coolitude avec Kickstarter, Hulu et Spotify. Pendant ce temps, Microsoft, après les acquisitions boiteuses de Pinterest, Nokia et AOL, se décidera enfin à la jouer profil bas et se rapprochera de Google pour monter le conglomérat GoogleSoft. En face, Facebook, après avoir racheté Nintendo dans un élan de nostalgie de Zuckerberg, qui kiffait gamin sa Super NES, ne voudra pas se faire larguer et fusionnera avec Amazon en promettant, bien sûr, de respecter la vie privée de ses vassaux (nom de code : FaceZone). Apple devra alors choisir son camp. Lequel ? On n’est pas encore bien sûr. Faut pas trop nous en demander.

Voilà. J’ai lu ce papier de rentrée sur la chronique « Débat d’IP » dans Libération en plein milieu d’une vigne sétoise fin août et je l’ai trouvé excellent/criant de vérité.  N’est-il pas ?