Je travaille au sein d’un collectif à la mise en oeuvre d’un projet on va dire globalement analogue sur niort
Mois : avril 2016
Pourquoi la France n’a pas de souveraineté numérique ?
Un excellent papier de Clémence Jost
Bien que la France tente de garantir et de mettre en place des lois et des mesures de sécurité, elle ne maîtrise aujourd’hui toujours pas sa souveraineté numérique. Présent au salon Documation qui se tient les 6 et 7 avril Porte de Versailles, l’expert en intelligence économique Alain Juillet a présidé la conférence “Intelligence digitale : la valeur d’usage de la data, ouvrir le champs des possibles”. L’occasion pour lui de revenir sur les failles de la souveraineté numérique de la France.
“La France n’a pas de souveraineté numérique, et même pas sur la partie militaire”. Ce constat, qui fait froid dans le dos, ne tombe pas du ciel. C’est un expert du domaine qui l’avance, Alain Juillet, qui fut directeur du renseignement de la DGSE entre 2002 et 2003 et responsable de la cellule Intelligence économique à Matignon jusqu’en 2009. Pour rappel, ce qu’on appelle “la souveraineté numérique Française” est la garantie du contrôle par la France de toute sa filière numérique, depuis l’émetteur jusqu’au récepteur. En quelque sorte, il s’agit de savoir si la France maîtrise la situation. Dans la réalité, ce n’est pas le cas.
Les failles
Selon Alain Juillet, qui est aujourd’hui président du Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE) et de l’Académie de l’Intelligence économique, les failles dans la souveraineté française sont dues au fait qu’une partie de la chaîne numérique est contrôlée et trustée par certaines sociétés (notamment les Gafa) et pays (notamment les Etats-Unis). C’est le cas par exemple du contrôle et de l’attribution des domaines, gérés par le service américain InterNIC, qui donnent lieu à de véritables batailles internationales, ou encore du peu de garanties sur l’intégrité des données hébergées dans le cloud.
Les Français sont bons, mais…
Certes, des institutions et des solutions existent, vouées à préserver au maximum cette souveraineté. Il s’agit par exemple de l’une des missions de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Surtout, la France mise beaucoup sur ses innovations made in France (ses start-up – la fameuse FrenchTech – sont reconnues internationalement comme les plus performantes), ainsi que sur l’avance dont elle dispose en matière de recherche mathématique : “Les algorithmes mathématiques conditionnent le cyberespace, poursuit Alain Juillet ; et en la matière, les Français sont les meilleurs”.
Les Français sont seuls
Mais alors pourquoi la France ne réussit-elle pas à reprendre la main sur sa souveraineté ? “Car pour cela, il faudrait une volonté politique européenne commune, affirme Alain Juillet ; malheureusement, il existe de telles disparités entre les différents pays européens que la France n’est pas suivie sur certains sujets”. Par exemple, la mise en place du fichier sur les passagers aériens, (le fameux PNR pour “Passenger Name Record”), présenté par le gouvernement comme un outil indispensable à la lutte contre le terrorisme, a été refusé par certains pays du nord de l’Europe. On peut également citer la réussite en demi-teinte du moteur de recherche français Qwant : créé pour être une alternative européenne à l’hégémonique Google, son usage n’a malheureusement pas été suffisamment encouragé. Très peu d’internautes l’utilisent aujourd’hui. “On est très bons, conclut Alain Juillet, mais nous ne pouvons y arriver seuls. Il faut une convergence de tous les pays européens”.
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Source + intégrale de l’article
http://www.archimag.com/univers-data/2016/04/06/pourquoi-france-dispose-souverainete-numerique
Le numérique, c’est plus que des ordinateurs, des fils et des trucs techniques. Le numérique induit des transformations plus profondes: ce sont les façons de faire qui changent.
Ces mutations induisent de profonds changements dans nos façons de produire, de travailler, d’interagir; elles contribuent à changer le fonctionnement de notre quotidien.
Pour réaliser ces changements profonds, il faut des politiques ambitieuses pour accompagner les transformations. Sinon, ces changements vont nous appauvrir.
Il n’y a qu’un seul patron : le client.
Manifeste « bouger les lignes » : transformer l’indignation en changement politique.
Aux prochaines élections il faut qu’il y ait une candidature qui fasse bouger les lignes pour convertir le pessimisme en optimisme et le mécontentement en volonté de changement et d’ouverture démocratique.
1. Une candidature pour la récupération de la souveraineté populaire
Ce sont les citoyens qui doivent décider, non pas la minorité égoïste qui nous a amené là où nous en sommes. Ce qui prévaut ce sont les besoins des gens. L’austérité et les coupes budgétaires asphyxient l’économie et nos vies.
2. Une candidature qui revendique une “démocratie réelle” fondée sur la souveraineté des peuples et sur le droit à décider librement et solidairement de son avenir.
Nous les démocrates, la démocratie ne nous fait pas peur, nous sommes enchantés lorsque des écossais et des catalans peuvent parler et dire quel avenir ils souhaitent.
3. Une candidature qui défende des salaires et des pensions dignes.
Une fiscalité progressive pour que ceux qui ont le plus payent le plus, qui poursuive la fraude fiscale. Il est fondamental de défendre des conditions de travail dignes pour une jeunesse condamnée à la précarité éternelle ou à l’exil.
4. Une candidature pour le droit à un logement digne.
Il faut mettre sur pied un parc de logements sociaux ainsi qu’un modèle de loyer social sûr et digne.On peut et l’on doit en finir avec le drame humain des expulsions.
5. Une candidature qui refuse la privatisation des services publics
Et des biens communs:l’éducation, la santé, la justice, les transports, l’information, le logement et la culture, qui défende leur réintégration et fasse le pari d’une gestion démocratique. Ce sont des droits et il doivent être sous contrôle public.
6. Une candidature qui combat la violence machiste et défend le droit des femmes
Droit de disposer de leur corps et , par là même, le droit de décider si elles veulent ou non interrompre leur grossesse. Qui défend aussi la liberté de choisir son orientation sexuelle contre toute sorte de discrimination et d’homophobie. Une candidature pour le droit d’être et d’aimer selon sa volonté.
7. Une candidature qui s’appuie sur un changement de modèle de production
Modèle qui soit au service des gens grâce à une reconversion écologique de l’économie, sur la nationalisation et la socialisation des entreprises énergétiques et sur l’autonomie alimentaire.
8.Une candidature qui défende les droits civiques pour tous et toutes
Une candidature pour un pays où toutes et tous sommes citoyens , où personne ne soit invisible, ne soit la proie de la surexploitation, de la persécution ou de la marginalisation à cause de la xénophobie érigée en institution.
9. Une candidature, résultat d’un processus participatif ouvert aux citoyens
Pour l’élaboration du programme, pour la composition de la liste paritaire comprenant des militants sociaux, politiques et culturels, avec rotation des postes et des indemnités basées sur le salaire moyen. Une candidature qui s’engage à la transparence, à rendre des comptes et dont les ressources soient indépendantes des banques privées et des lobbies.
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Ceci est un résumé “à ma sauce” on va dire des 10 points du manifeste Podemos, publié début 2014.