Code.org : un site développé conjointement par des ingénieurs de Google, Microsoft, Facebook et Twitter

L’info passe quand même bien inaperçue à mes yeux : depuis le lundi 9 décembre dernier, Barack Obama et de nombreuses personnalités se sont jointes à l’association Code.org pour lancer la « Computer Science Education Week ». Son objectif, promouvoir l’apprentissage de l’informatique à l’école « pour que chacun puisse changer le monde ». Voilà pour la façade. Derrière cela, il y a un site développé conjointement par des ingénieurs de Google, Microsoft, Facebook et Twitter.

Oui, si l’on gratte un petit peu les pages du site, il est clairement indiqué en pied de certaines pages que ce sont bien des ingénieurs de Google, Microsoft, Facebook et Twitter qui ont aidé à créer ce site.

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Capture d’écran du site code.org

Tout ça pour dire quoi ?

Que notre retard est immense.

Je suis en contact direct et quotidien avec des chefs d’entreprises, des élus, des associations, c’est insondable le retard que nous avons pris. LES retards. Insondables. Nous nous livrons à nos guéguerres internes, nous traitons les technologies comme des options négligeables pendant que les géants du net s’unissent pour travailler ensemble.

J’ai commencé à travailler sur Internet en 1997. Depuis, c’est très clair : nous – l’Europe – avons d’ores et déjà déjà perdu la bataille.

Nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre.

Question fastoche à 107 millions d’Euros

De tout côté on entend plus que ça, tout le monde ne parle que de ça. A Niort, ma ville, les élus ont décidé de consacrer 107 Millions d’Euros à un projet de “ transport en commun en site propre”. TCSP, faut dire. Objectif 2020.

Disons-le tout de suite : je ne suis ni pour, ni contre. Pas mon problème.

Que sait-on de 2020, après tout ? Rien. Ou pas grand-chose. Enfin si : UNE chose. Nos amis les américains viennent de lancer un nouveau site, code.org, projet moitié association, moitié business qui invite le monde entier à “coder” pendant une heure. C’est magnifique. Ce que je sais, donc, et j’en suis sûr, c’est que le mode d’emploi pour 2020/30, il est beaucoup plus sûrement là-dedans que dans je ne sais quel TCSP.

Ceci étant dit : sachant que 107 millions d’euros ont été affectés au TCSP, quel budget les élus de la Can vont consacrer à un code.org niortais ? J’invite tous les ceusses que cela intéresse à nous rejoindre ici : niortais.fr

Le syndrome chinois

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Notre ami Fred Cavazza était le mois dernier à La Roche-sur-Yon pour parler des métiers du web. Une soirée organisée par l’association Vendée Réseaux Sociaux. Le thème de la soirée était l’évolution des métiers du web, ça tombait bien, car il avait plein de choses à dire. Aujourd’hui, personne ne peut contester l’importance prise par l’Internet dans notre quotidien. Et pourtant, les formations et postes proposés en entreprise sont en décalage complet avec la réalité du marché : on continue de former et de recruter des développeurs et des experts en commerce en ligne. Génial… comme si “commerçant en ligne” était un métier, comme s’il n’y avait qu’un type de développeur. La dure réalité est que notre système éducatif et nos pratiques en matière de ressources humaines n’évoluent pas assez vite.

Internet est devenu un média protéiforme qui nous sert à communiquer, à nous divertir, à nous exprimer, à apprendre, à collaborer… c’est également un canal de vente, de distribution (pour les produits dématérialisés), d’exécution (pour les logiciels et services en ligne)… Bref, internet est devenu une plateforme bien plus complexe qu’un simple moyen d’afficher des pages HTML. De plus, cette complexité est amplifiée par le fait que les pratiques évoluent à une vitesse folle :

  • Les métiers du référencement ont été complètement bouleversés en 2 ans par les mises à jour de Google (Penguin, Panda…) ;
  • L’achat média a été entièrement transformé avec l’arrivée du RTB et du retargeting ;
  • Les développements web ont également été fortement impactés par des évolutions technologiques comme HTML5 ou de Node.js.

En résumé : les métiers et disciplines liés à l’internet ne sont pas stables, ils évoluent rapidement en fonction de tendances de fond comme l’avènement des médias sociaux, de la mobilité, du cloud computing, des big data… Dans ce contexte, recruter un community manager ou un développeur iOS paraît bien dérisoire.

Pour faire une analogie, c’est un peu comme si un restaurateur se rendait compte qu’1/4 de sa clientèle était composé de touristes chinois et qu’il recrutait un serveur parlant chinois. Qu’est-ce qu’un malheureux serveur va pouvoir changer à sa situation ? Ce qu’il devrait plutôt faire est de revoir complètement son équipe de salle et sa brigade en cuisine pour adapter son menu.

Pour les entreprises, c’est la même chose : elles devraient prendre un peu plus au sérieux les transformations sociétales que nous sommes en train de vivre avec internet (habitudes de consommation, modèles économiques, chaînes d’approvisionnement…) et envisager une reconfiguration de ses équipes et de son organisation (processus, responsabilités, objectifs…).

Pour les écoles, facultés et organismes de formation c’est la même chose : plutôt que de rajouter des modules à droite et à gauche, il faudrait entièrement revoir les modèles éducatifs pour mieux coller aux réalités du marché. J’espère ne rien vous apprendre en disant qu’il y a des milliers de postes non couverts et que les écoles “spécialisées” n’ont pas des promotions assez grandes pour espérer combler ce manque. Il y a bien des plateformes d’auto-apprentissage comme Codecademy ou Treehouse, mais les entreprises n’ont pas nécessairement besoin de codeurs. Bon en fait si, elles en ont besoin, mais il y a également une infinité d’autres besoins à couvrir, ceux liés aux développements front office (HTML5, CSS3, aux médias sociaux (social planning, social analytics…), aux contenus (de la curation aux infographies aux micro-vidéos), aux données (collecte, structuration, consolidation, interprétation)… Ces besoins sont à couvrir immédiatement, le marché n’a pas le temps d’attendre que le Ministère de l’Éducation daigne s’y intéresser.

Même les pratiques de formation continue devront également être revues, car de nombreuses fonctions transverses sont en train d’émerger (Chief Social Officer, Chief Mobile Officer, Chief Data Officer, Chief Conversion Officer, Chief Experience Officer…). Il n’existe pas d’école ou de formation pour ces fonctions transverses, il va donc falloir accompagner sur le long terme les cadres exécutifs pour qu’ils soient les fers de lance d’une transformation culturelle.

Encore une fois, ce n’est pas en prenant un stagiaire pour s’occuper du community management que vous allez aider votre organisation à mieux appréhender les médias sociaux.

Au contraire, vous ne faites qu’isoler les pratiques, vous cloisonnez la connaissance et le savoir-faire. Voilà pourquoi je suis persuadé que la qualité première à rechercher pour ces “nouveaux métiers du numérique” est la pédagogie : pour que les savoirs soient transmis aux autres employés et que la culture numérique irrigue les différents services (et pas seulement l’IT ou le marketing).

Ce sujet est complexe et notre ami Fred Cavazza n’a pas la prétention de détenir la vérité vraie. Par contre, il apporte grave sa pierre à l’édifice, notamment avec ce texte magnifique et cette présentation.

– Source + intégrale de l’article, contact et références http://www.fredcavazza.net/2013/12/06/de-la-penurie-des-metiers-du-web/#sthash.pVGEvEkW.dpufs

Ma participation à la lettre ouverte du numérique niortais

Pas plus tard que vendredi dernier, Philippe Baudelot m’invite à liker sur Google+ son excellent article consacré à Poitiers Numérique. Pourquoi pas ? Je regarde. Quelle est son intention ? Elle est multiple (normal, c’est un collectif ) #rires :

  • Ne pas « taper » bêtement sur la municipalité actuelle mais faire des propositions à tous les candidats afin qu’ils intègrent une nouvelle dimension dans leur programme (qui est en cours de rédaction).
  • Apporter aux différents partis une visibilité sur les acteurs du numérique locaux et leurs projets.

Je trouve ça génial, comme principe. Simple, clair, utile, concret. J’ai donc pris l’initiative de relayer ce mouvement sur Niort. J’ai demandé à Philippe Baudelot et son collectif Poitiers Numérique est ok. C’est vrai que plus on est de fous plus on… Ouais, bon, voilà, du coup, c’est par ici : http://www.niortais.fr

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J’ai même fait un logo. Sympa, non ?

Comment devenir un blogueur raté en 10 leçons ?

Et voilà, vous vous êtes lancés et vous avez enfin créé votre blog. Après des mois de jalousie, de wannabisme obséquieux, de velléité tremblotante, vous avez vaincu votre peur et vous êtes prêt à affronter l’arène des abeilles qui font du buzz. C’est bien, c’est un bon début. Mais sachez-le : ne pas avoir de talent n’est pas suffisant pour échouer en tant que blogueur. Ça se saurait. Il faut avant tout respecter certaines règles sans lesquelles vous pourriez bien voir vos stats s’envoler, les invitations fleurir, les carré VIP vous tendre les bras, et avant même que vous n’ayez saisi votre premier mot-clé vous serez en train de vous faire pourrir par d’autres blogueuses aussi inutiles que dénuées d’esprit. Pour éviter cela, suivez ces précieux conseils à la lettre et vous pourrez bloguer tranquille. Ne pas faire connaître son blog, c’est un travail de mauvaise longue haleine (mais pas que).

Règle N° 1 : Soignez trop votre contenu
Comme toute personne sensée, vous pensez qu’un contenu intéressant est la clé de la réussite.

Détrompez-vous car vous vous trompez. La blogosphère n’est pas sensée pour deux sousous. Le titre racoleur et le contenu trash feront toujours plus d’émules que vos poèmes en 6 pieds sous terre et vos réflexions sur l’avenir de la daurade en sauce.

Quand bien même vous exposeriez des théories de nature à changer le paradigme dominant de la physique quantique, votre article fera plus de commentaires si vous faites gagner une caméra vidéo. Ne l’oubliez pas.

Compliquez votre style à l’extrême, n’hésitez pas à utiliser des circonvolutions, certes gracieuses, mais à la limite du compréhensible pour le commun des illettrés.

Si vous vous astreignez à un rythme de 4 heures pour écrire une note, vous devriez être en mesure de respecter la règle numéro 2.

 

Règle N° 2 : Écrivez très peu et de manière irrégulière
Forcément, si vous mettez un minimum de 4h à écrire une note absconse, vous pouvez être sûr de ne jamais avoir le temps, ni même l’envie de vous plonger dans un sujet de peur de niquer tout votre après-midi. Quoique niquer pendant tout un après-midi ça peut être pas mal aussi … bref, là n’était pas le sujet.

Écrivez une note quand ça vous chante, et laissez la en ligne pendant 15 jours sans même updater un petit poil, ni répondre aux commentaires. Surtout ne répondez pas aux commentaires, on pourrait vous trouver sympa et ce serait la fin de votre échec.
 

Règle N° 3 : Ne commentez JAMAIS l’actualité
L’actualité, c’est le mal. L’actualité intéresse les gens qui ne savent pas causer de la daurade en sauce ou de physique quantique. L’actualité est un SUJET DE CONVERSATION, vous entendez ? Un vrai sujet que les gens aiment commenter, sur lequels ils aiment s’informer ou recueillir des avis pour infirmer ou confirmer le leur. Je vous laisse imaginer les dégats sur votre notoriété si vos lecteurs se mettaient à vouloir connaître votre avis. Ou même si vous aviez des lecteurs.

Si vous tenez vraiment à commenter l’actualité, prenez-la dans des éditions de Libé de l’année de votre naissance, vu votre âge ça ne devrait pas concerner la moitié des gens susceptibles de tomber sur votre blog, que vous aurez préalablement pris soin d’intituler de façon débile comme “l’artichaut des steppes” ou “le hérisson sauvage”. Essayez tant que faire se peut d’avoir un nom vraiment de merde (Antoine-Lucien De Pourcoua Koman). Enfin gardez en tête que l’actualité, c’est comme le sexe, un piège à requêtes Google qui ne vous permettra pas, si vous la traitez, de respecter la règle suivante.

Règle N° 4 : Le référencement ? C’est quoi ? Ca se mange ?
Il désormais de notoriété publique que vous pouvez écrire des articles vraiment formidables et n’avoir que très peu de visiteurs. Au contraire, vous pouvez aussi écrire de la merde en boite et engranger des milliers de VU chaque jour.

La requête Google est l’ennemi ultime du blogueur influent raté. Si malgré tout ce que vous savez déjà, il vous démange trop fort de vous exprimer sur des sujets brûlants. Si vous pensez sincèrement qu’un type qui a la tête de Ribery ne devrait pas être ennuyé pour avoir eu des relations sexuelles payantes. Si vous vous sentez le devoir de dire que la soirée botox, c’est bien mais qu’un plan “réincarnation” serait carrément plus efficace sur certains visages, faites-le quand même.

Mais respectez quelques règles de base :

– Ne mettez pas de lien, contentez-vous de citer les gens en utilisant des surnoms de votre invention que vous seul comprenez (ex : Zobzob)

– Cultivez l’art du mot clé qui sert à rien : faites-vous plaisir. Allez-y de vos délires : “alligator géant portant des lunettes Gucci”, “une pizza déguisée en pâté en croute albinos” et autres “Johnny Depp en string joue au polo sur une baleine”

– Démerdez vous pour avoir une url improbable terminant par agduygezjdhg"éè§è&§"(’&djgdjhgfdjhgf!è§"!èé876875667.html

– Ne faites pas polémique : restez vague, n’exposez pas un point de vue qui pourrait vous attirer des ennemis, ou pire, des amis.

 

 

Règle N° 5 : Sur les réseaux : observez la technique de l’escargot
L’escargot c’est ni plus ni moins qu’un animal moche qui laisse de la bave partout où il passe.

Sur Facebook, l’escargot se reconnaît à sa propension à commenter systématiquement le statut de son “ami” le plus connu qui bien entendu ne lui répond jamais.

Sur Twitter : l’escargot retwitte tout ce qui bouge et lance régulièrement des invitations aussi vaines que pathétiques : “sur un coin d’herbe au bois de Vincennes, attend qu’un joli garçon vienne la délivrer

L’escargot n’est pas la moitié d’un relou. C’est même souvent un relou et demi, voire plus.

A n’en pas douter l’escargot est le relou le plus relou du top 10 des relous. C’est même celui qui répond au doux sobriquet de “sans amis”

Commentez partout, n’hésitez pas à mettre sur votre profil une bonne dizaine d’adresse de blogs différentes pour décourager les lecteurs potentiels. Plaignez-vous. Beaucoup. Critiquez, un peu, mais que des inconnus du métro ou des vieilles dames de la rue, surtout pas quelqu’un de plus influent que vous.

Règle N° 6 : Commentez comme un relou
Si vous faites l’effort de traiter uniquement des sujets qui n’intéressent que vous, vous pouvez alors aller faire le troll dans les blogs des autres, cela vous apportera, tout au plus quelques visites, mais rapidement l’insipidité de vos contenus devrait décourager les plus téméraires.

Soyez agressif. Un bon troll n’y va pas avec le dos de l’insulte.

Envoyez des mails suppliants ou menaçants pour intégrer la blogroll(mops) des autres blogueurs. Faites en sorte qu’ils refusent ou alors uniquement sur un blog de royaliste extrême droite.

Évidemment, si vous pouviez faire tout ça en oubliant de linker votre blog, vous seriez un peu le TOP du blogueur influent raté.
 

Règle N°7 : Confondez backlink et blacklink
Le backlink… On ne parle pas assez du danger des “ping” dans la réussite d’une entreprise d’échec. Il est très important de savoir rater systématiquement ses backlink.

> Oubliez le lien

> Trompez-vous dans l’extension de l’URL (.com, .fr etc …)

> Si vous devez vraiment linker quelqu’un, auto-linkez-vous.

Dans la mesure du possible, ne parlez pas des autres, sauf si vous y êtes obligés pour passer pour un con. Les autres, c’est le mal.

 

 

Règle N° 8 : Dédaignez l’annonceur
Si toutefois et malgré tous vos efforts,une marque de distributeur de mouchoirs en forme de chapeau haut de forme venait à vous demander de promouvoir ses produits non sans vous couvrir d’éloges, résistez.

Aucun produit ne mérite que vous risquiez votre anonymat. Même pas des stickers pour semelles en peau de héron.

N’organisez un concours que pour tenter de faire gagner votre corps à la loterie, et n’oubliez pas de ne surtout pas participer.

 

 

Règle N° 9 : Ne sortez pas de chez vous
Ne vous laissez surtout pas tenter par les sirènes des soirées blogueurs. Pour peu que vous soyez pas si moche, il y aura toujours une ou deux greluches pour vous proposer une pipe dans les toilettes, causant la fin irrémédiable de votre bérézina digitale.

L’alcool est un puissant ennemi qui peut également vous rendre drôle, fuyez le comme la peste.

 
Règle N° 10 : Soyez humble
C’est sans doute le conseil le plus difficile, en tant que blogueur. Mais vous devez garder en tête que la moindre parcelle d’once de fierté pourrait causer la perte de votre entreprise. Une réponse un peu cynique au twitt (bien souvent) débile d’un blogueur influent ? Et toute la masse va vous tomber dessus à bras ouverts, vous congratulant ou vous insultant à qui mieux mieux. On parlera de vous pendant peut-être 15mn, qui seront celles de trop. Vous devez être pénétré de votre inexistence.

Enfin,

Si tu sais être vain sans être vaniteux
Si tu sais être creux sans être notable
Si tu sais être profond sans être lisible
Si tu sais être humble sans être distingué
Tu seras un blogueur influent raté, mon fils

Rudart Kipoke

Si toutefois vous sentiez que vous risquez de glisser sur la pente de l’influence, répétez vous que le net est la plus grande saloperie jamais inventée par les hommes.

Cet article est bien entendu une grossière parodie de celui-ci. Cet excellent post de Fanny Berrebi n’est pas nouveau, il date même de 2010, mais tellement d’actualité, qu’il me fait bosser un dimanche matin :).

Fanny Berrebi est la co fondatrice de l’agence FaDA, une agence qui vous Fera Aimer le Digital Autrement ,-) et qui vous acompagnera à réussir votre mutation digitale : stratégies, coaching, social media training, RP online.

A quoi reconnaître un vrai con 2.0 ?

Entendons-nous bien : le con 2.0 n’est pas deux fois plus con que le con d’avant. Mais il peut maintenant rayonner comme un soleil sur Facebook, Twitter et consorts. 

Règle numéro 1 : il n’écoute rien
Tu as beau lui dire et lui répéter qu’il existe des usages et des bonnes pratiques sur le web et les réseaux sociaux (comme dans la vraie vie), il s’en fout. Le con 2.0 n’en fait qu’à sa tête. Mieux : il suffit que tu lui explique une règle – simple – pour qu’il aille expressément faire l’inverse. Pourquoi ? Juste pour te montrer à quel point c’est possible de le faire. Je sais, la logique est un peu complexe, certes, mais rappelons-nous : nous avons affaire à des champions (parfois de très haut niveau). Les Teddy Riner de la connerie. Évidemment, 15 jours ou 6 mois plus tard : la connerie reviendra en pleine poire du con 2.0. C’est le moment délectable où il reviendra à la charge pour te reprocher de ne pas l’avoir suffisamment tenu au courant de ce qu’il savait pourtant déjà. Miam.

Règle numéro 2 : il n’a pas de limites
Il ne s’arrête jamais. Il innove en permanence. Se crée lui-même ses propres problèmes. Sans relâche, il revient à la charge. Remet son ouvrage sur le métier. C’est magnifique de le voir à l’œuvre. Quand bien même il concède, un jour, sur un point, boum : le lendemain, il ira innover mais dans un autre domaine, complètement nouveau et imprévu; produisant à nouveau autour de lui de nouveaux cataclysmes aux effets parfois dévastateurs.

Règle numéro 3 : il ne doute de rien
Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les r’connaît. C’était LA règle d’or, le maitre étalon pour reconnaître le con du siècle dernier. Cet axiome fulgurant signé Michel Audiard pour nos amis Les Tontons Flingueurs fonctionne à merveille pour le con 2.0. Ironie du sort, il a été écrit en 1963, l’année de ma naissance. Pas tout jeune. On le savait depuis belle levrette : le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con.

Le monde est complètement flux

Auparavant, dans des temps pas si lointains, l’important était l’ossature du support de communication (le courrier, la plaquette, la brochure, le site Corporate…). Tout le monde concentrait ses efforts sur la définition, la production et la mise en place de l’objectif du projet. Celui-ci en place, on pouvait passer à autre chose. Ce temps là est définitivement révolu.

Dans un monde de flux, l’important commence à partir de la mise en ligne 
C’est à ce moment-là que l’interaction, les velléités d’engagement démarrent. La phase de préparation doit intégrer ce chemin de fer permanent qu’il va falloir alimenter sachant que les aiguillages peuvent bouger en cours de route et qu’il faut dans ce cas avoir anticipé comment on devra réagir.

Dans un monde de flux, on fonctionne en réaction et une information en chasse une autre
A un niveau supérieur, quand le flux dévore le temps, on se retrouve avec des directions qui établissent leur stratégie et leurs objectifs en fonction du flux. Une idée chasse l’autre. Une nouvelle techno apparaît qui est le Graal d’aujourd’hui en attendant après-demain. Les objectifs du flux sont flous.

Dans un monde de flux, avec la montée en puissance du collaboratif, du transversal et du matriciel, tout le monde obtient le droit à la parole
Tout le monde est en copie. Tout le monde intervient sur ce qui lui passe devant le nez, ou dans la tête. Donner de la visibilité et du sens à l’avancée d’un projet (passage d’un jalon) devient éminemment compliqué. Cela demande des qualités de communication qui ne peuvent se limiter à la rédaction formel d’un compte-rendu ou procès-verbal. Personne ne s’occupe plus de savoir ou comprendre ce qui s’est passé auparavant. Le flux impose son ordre du jour.

Dans un monde de flux, tout projet doit savoir composer avec une pression d’informations très forte et – essayer de- maintenir une vision claire du cap
Une stratégie ne doit pas dépendre d’aléas d’informations qui ne sont pérennes que le temps d’être lues. Savoir séparer le bon grain de l’ivraie. L’information pertinente pouvant réellement impacter un objectif défini, du brouhaha permanent. Il faut également réduire les ambitions pour viser court mais juste, tout en gardant un cap lointain. Ainsi abordé, le management de projets peut être une voie de secours pour conserver ou retrouver du sens dans un monde devenu complètement flux !

Ce texte est très très largement inspiré d’un remarquable billet signé Jean-Baptiste Plantin. Excellent.

Tsunami technologique 3.0

Allez, une fois n’est pas costume, je vais te republier un texte que j’ai déjà posté mais sur mon tout premier blog en 2008. Ce qui est sympa, dans ce genre d’exercice, c’est que l’on peut voir si l’on s’est un peu, beaucoup, à la folie planté. 

Ce billet fait suite à un vieux vieux billet écrit en avril 2006 et qui s’appelait Tsunami Technologique

Pour faire court, j’y écrivais que “L’Internet et tout ce qui lui attrait (portable, téloche, SMS, GPS et consort) sont en train de mettre le bordel dans nos vies.

La différence entre ce texte et aujourd’hui – hormis les deux ans et demi qui se sont écoulés – c’est que l’on voit désormais assez clairement la vague arriver. 

Elle assèche la finance et plonge l’économie mondiale dans une récession sans précédent. La cause m’en est totalement inconnue, évidemment, si ce n’est le brouhaha continu des avancées technologiques absolument fulgurantes, qui fluidifient – en outre – les flux financiers à l’extrême, délocalisent inéluctablement des emplois, bref… la menace se précise. Elle porte les noms de Google, Facebook, Iphone, Flickr, del.ico.us et consorts…

Mais tout n’est pas si noir, forcément.

On raconte que lors du “vrai” tsunami, bon nombre d’espèces animales s’en sont sorties indemnes car elles ont eu l’instinct de parcourir quelques kilomètres en direction des terres pour se tenir à l’abri.

Les quelques kilomètres à parcourir sont à effectuer en direction de l’innovation, sur les hauteurs de la réactivité, de l’écoute, la prise de risque, la remise en question des vieilles lunes héritées du temps jadis. La vague numérique engloutira tout cela comme une cahutte de bambou. Puis la mer se retirera – forcément – et la vie reprendra ses droits.

Merci de votre attention.

Le lien vers le texte original