Encore et toujours se remettre en question

Mercredi, je vais passer devant une commission pour discuter du financement du développement d’un nouveau projet pour 2013 > http://www.loolou.com

On va me demander un business plan + prévisionnel sur trois ans.

A nouveau, je vais m’entendre répondre qu’on ne finance pas un réseau social comme une pizzéria – ou une boulangerie – et qu’il n’y a donc aucun business plan crédible et sérieux sur trois ans.

Ni même sur deux.

A la limite sur un an, concernant le financement, mais ça s’arrête là car, même au niveau de la stratégie, c’est tous les mois qu’il convient d’affiner.

Le récent avènement de Google Communautés par exemple tord le cou à pas mal d’idées reçues.

Je m’étais approché des plusieurs prestataires pour demander le coût approximatif de la mise en place d’un réseau social dédié avec fonction commautaires. Verdict : entre 50 000 et 150 000 euros.

Là, avec Google Communautés, j’ai la même chose, en mieux, et gratuit.

CQFD.
🙂

Retour sur 2012

Le Web, y’a pas, des fois, c’est fabuleux.

Là, par exemple, nous sommes lundi matin et, comme chaque lundi matin depuis des années, je planifie ma semaine de travail. Au hasard d’une recherche dans Google, je tombe sur un article “Pourquoi Facebook c’est de la merde dans un contexte d’affaires”. Gloups. Pas banal comme titre.

Mieux : son signataire s’appelle Michelle Blanc. Quelques années avant, elle s’appelait Michel Leblanc (changement de sexe + coming out) et c’est une star du web au Québec.

Mieux encore : à la lecture de son blog je lis des textes et des contenus qui synthétisent dans le détail ce que je ressens depuis quelques mois maintenant. Extraits.

Au tournant de l’an 2000, tout le monde voulait un site web.

Ils ne savaient pas pourquoi, mais il fallait être en ligne. Tout d’un coup, tout le monde et son petit neveu étaient aussi des experts du web. Un cours de programmation HTML était suffisant pour justifier une expertise et le web devint rapidement peuplé de sites plus ou moins efficaces. Trois, quatre ans plus tard, les organisations commencèrent à se poser des questions. Ils réalisèrent le peu de ROI (retour sur investissement) de leurs dépenses web et se dire soit « le web ça ne sert à rien, je le sais j’ai payé pour » ou encore « le web, je n’ai peut-être pas fait la bonne affaire ». C’est ce deuxième groupe qui devint mes clients. Ils étaient prêts à payer quelqu’un comme moi, à mon taux horaire, pour avoir les réponses et repenser leurs stratégies.


En 2012, nous vivons le même phénomène, mais avec les médias sociaux.

Tout d’un coup tout le monde veut des médias sociaux et une offre spontanée et de qualité très variable vient naturellement combler la demande. Ça prends 5 minutes pour ouvrir une page Facebook, deux minutes un compte Twitter et quelques heures un blogue pro (mais quelques minutes un blogue gratuit). Alors, pourquoi payer un spécialiste ? Des entreprises demandent même à l’adjointe administrative de twitter pour l’organisation. Dans le fond, répondre aux différents publics c’est déjà ce que fait la réceptionniste, non ?

Donc pour encore deux à trois ans bien des entreprises feront n’importe quoi et avec n’importe qui sur les médias sociaux. Après leurs premiers balbutiements sur les réseaux sociaux et après leur constat de l’investissement qu’ils auront fait, ils seront de nouveau mes clients ou les clients d’experts comme moi (parce qu’il y en a plusieurs) qui pourront justifier positivement les investissements, les stratégies et les retombées d’affaires de celles-ci.

[…]

Voilà, quelques pistes de réflexions qui me viennent ce matin et dont je continuerai à vous parler dans les mois et les années à venir (comme je le fais de toute façon déjà depuis 10 ans)…

Mon blog précédent : artisan-internet.com

Google lance Google+ Communautés

Ayé : Google a annoncé une nouveauté pour son « réseau social », Google+, nommée « Communautés ».

Celle-ci permet aux utilisateurs du service de rencontrer ceux qui partagent les mêmes passions que vous. Tout ce que vous avez à faire, c’est créer un espace d’échange autour de votre passion. Pour ce faire, avec des communautés privées ou publiques, vous allez pouvoir lancer un sujet précis, ou bien cibler un centre d’intérêt, et ainsi lancer des hangouts et planifier des évènements avec les membres de votre communauté.

Bien sûr, vous disposez également des autres fonctionnalités de la plateforme, telles que la possibilité de partager des publications avec votre communauté, et ce avec le bouton +1 sur n’importe quel site Web.

Google CommunautésWeeeb suit de très très près cette innovation !

Patience, patience, patience…

Il existe un véritable paradoxe dans les réseaux sociaux, c’est l’instantanéité de l’information, immédiate, disponible dans la seconde, partageable, zou et l’indispensable patience que requiert le réseau social

Patience ne veut pas dire passivité

Il faut compter plusieurs mois pour être en mesure de valoriser les premières réussites d’une communauté et davantage encore pour installer durablement des pratiques sociales et faire en sorte qu’elles perdurent au-delà de la phase d’engouement initiale qui suit la mise à disposition de l’outil.

Tous les cabinets insistent sur la nécessité d’accompagner dans la durée les utilisateurs. Le kick-off a ses vertus, mais il ne saurait se substituer à une action au long cours.

Évidemment, on peut toujours rétorquer que ces prestataires servent leurs intérêts. Ce n’est pas faux. Néanmoins, traduire en actes concrets les grands objectifs d’un réseau social ou même une approche plus métier” prend du temps.

Pour l’avoir sous-estimé, nombre de réseaux sociaux patinent. Les personnes n’ont même pas publié leur photo et elles hésitent à commenter ou tout simplement à « liker » une publication. Les retours et les discussions se déroulent en dehors de la plate-forme.

La question des moyens ne concerne pas toujours l’accompagnement

L’accompagnement renvoie à des questions de méthodes – en particulier pour la phase de généralisation qui reste peu outillée – de temps et d’argent.

D’après un texte d’Olivier Roberget

Il y a sept ans naissaient YouTube, la liseuse digitale et l’iTunes Music store faisait son apparition en Europe

Youtube

Dans le secteur culturel, la migration numérique est en marche mais laisse un goût d’inachevé ; ce sont des industries entières qui doivent se repenser et revenir sur leurs acquis.

Le consommateur est confronté à un foisonnement d’innovations qui vont de plus en plus vite et de plus en plus loin.
De la profusion de contenus et de vecteurs en apparence désordonnée émergent cinq grandes tendances :

  1. abondance,
  2. personnalisation,
  3. agrégation,
  4. communauté
  5. engagement.

L’accès illimité à une infinie diversité de contenus est désormais tenu pour acquis.

Fidèles à l’esprit de la société au sein de laquelle les consommateurs évoluent, ils souhaitent légitimement avoir la possibilité d’accéder à un univers de contenu adapté à leurs goûts, reflétant leurs envies, anticipant même leurs désirs. De la fragmentation des audiences ont émergé de puissants “carrefours d’usage” comme Google ou Facebook qui, par l’agrégation de divers contenus disponibles, en facilitent l’accès et l’appropriation. La transition numérique marque également le passage de la culture individuelle à la culture communautaire ; dans l’esprit des gens, aucun algorithme, si performant soit-il, ne remplacera jamais le conseil d’un ami. Les réseaux sociaux prennent par conséquent de plus en plus d’importance, non seulement en tant que tels, mais également lorsqu’il s’agit de choisir un contenu. Enfin, le grand public, s’il n’est pas forcément créateur, fait preuve d’une volonté prononcée de s’impliquer davantage dans le processus de découverte et de dissémination des œuvres.

L’impact de ces cinq tendances sur des secteurs culturels aussi différents que la musique, la télévision, les jeux vidéo et les livres suggère des stades de maturité numérique et des perspectives d’avenir contrastées.

Depuis sept ans, l’industrie musicale est passée par presque toutes les phases de décroissance, restructuration et diversification. Aujourd’hui, les nouvelles sources d’écoute et de partage, comme le téléchargement ou le streaming, représentent plus du tiers de la consommation de musique en termes de temps passé. Marquée par sept années d’innovations numériques, l’industrie musicale pourrait donc être en passe de renouer avec la croissance et la création de valeur.

Sept ans après la naissance de YouTube, la multiplication des tablettes comme l’iPad annoncent l’ère de la vidéo applicative et communautaire : la moitié des possesseurs de tablettes ne se servent plus de leur téléviseur pour visualiser certains contenus, notamment les actualités. S’il est vrai que certaines évolutions technologiques comme la 3D n’ont pas rencontré le succès escompté, force est de constater que les usages audiovisuels des consommateurs ont été profondément modifiés par le numérique. Ils sont néanmoins peu enclins à payer pour profiter de ces nouvelles expériences ; le marché publicitaire devra donc évoluer pour s’adapter à ces nouveaux formats et les absorber.

L’industrie du jeu vidéo, pourtant “nativement numérique”, est également bousculée par les modèles freemium disponibles sur internet. L’émergence des téléphones mobiles, des tablettes et des réseaux sociaux comme plateformes de jeux a grandement contribué à l’élargissement de la base de joueurs. Ces nouvelles plateformes ont toutefois généralisé les modèles freemium et à bas prix ; les joueurs étant peu enclins à payer, l’industrie doit se repenser, se réinventer, pour atteindre un modèle économique stable et viable.

Sept ans après l’apparition des premières liseuses digitales, la migration numérique du monde du livre n’a vraiment débuté qu’aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Toutefois, la forte baisse des prix des liseuses et tablettes devrait permettre l’accélération du développement du livre numérique. Les lecteurs numériques étant pleinement disposés à payer pour leurs e-books, les perspectives de création de valeur sont bonnes, d’autant que de nombreux modèles voient le jour à la faveur de la dématérialisation du livre. Le déploiement du livre numérique risque cependant d’être entravé par les incertitudes réglementaires qui pèsent sur l’industrie.

Le rapport au numérique est ainsi très contrasté, mais les raisons d’espérer sont bien réelles.

Tout d’abord, si l’évolution de l’économie numérique semble parfois chaotique, le comportement des consommateurs révèle une demande et des attentes grandissantes en matière de culture, ainsi qu’un goût prononcé pour les nouvelles expériences digitales.

De plus, le numérique fait tomber les barrières traditionnelles à la création et à la distribution et ouvre ainsi la voie à des expériences nouvelles, en permettant un accès plus simple à des contenus plus divers. On assiste ainsi à l’émergence d’un espace intermédiaire confidentiel entre blockbusters et la longue traine du user generated content, à valeur économique limitée.

Cette “terre du milieu” devrait s’ouvrir encore plus sous le poids accru des nouveaux prescripteurs, les communautés sociales en ligne.

Enfin, l’amélioration des infrastructures et l’essor des réseaux sociaux font des pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine notamment) une force majeure dans la croissance des industries culturelles et de la révolution numérique en devenir.

Il semble tout de même qu’au terme de sept années numériques, l’âge de raison des industries culturelles ne soit pas pour demain. Les modèles doivent être réinventés suite aux chocs exogènes subis par les différents secteurs ; cette réinvention est un processus douloureux mais fécond, qui ouvre de nouveaux horizons de croissance pour l’économie de la création en plaçant la diversité au centre de la création de valeur pour les sept prochaines années.

Source : Huffington Post

Pour une approche cartésienne du web et des réseaux sociaux

Ceci n’est pas le meilleur titre – enfin, le plus “vendeur” – que l’on puisse trouver, mais bon, il s’attache avec précision à essayer de dégager une méthode, simple et efficace, pour réussir son développement sur le web et les réseaux sociaux.

On a beau être dans la plus parfaite modernité, essayons quand même de nous appuyer sur des méthodes qui ont -euphémisme-je – plutôt pas mal fonctionné.

Pour construire sa méthode, Descartes remet en question tous les concepts qu’il connaît, afin que rien de subjectif ou de fantaisiste ne vienne polluer sa pensée, au profit de la raison inconditionnelle ; pour ce faire, il s’impose quatre préceptes :

  • Ne recevoir aucune chose pour vraie tant que son esprit ne l’aura clairement et distinctement assimilé préalablement.
  • Diviser chacune des difficultés afin de mieux les examiner et les résoudre.
  • Établir un ordre de pensées, en commençant par les objets les plus simples jusqu’aux plus complexes et divers, et ainsi de les retenir toutes et en ordre.
  • Passer toutes les choses en revue afin de ne rien omettre.


Ces quatre points constituent les quatre piliers de notre approche cartésienne.

Mardi 13 novembre : C’est la Journée mondiale de la gentillesse

La France accueille aujourd’hui sa première édition de la Journée mondiale de la gentillesse, qui existe déjà dans de nombreux pays.

Il y avait la Journée mondiale du lavage des mains le 15 octobre, la Journée mondiale du tricot le 13 juin, la Journée internationale du Jedi le 15 mai, nous aurons désormais la Journée mondiale de la gentillesse. Le “World Kindness Day”, qui existe déjà dans de nombreux pays, fait son entrée dans l’Hexagone vendredi 13 novembre à l’initiative des magazines Psychologies et Métro.

Cette journée a été lancée par le World Kindness Movement, le Mouvement mondial pour la gentillesse, un organisme international laïc tout ce qu’il y a de plus sérieux né à Singapour en 2000. Et il faut l’avouer, une Journée mondiale de la gentillesse change quand-même agréablement des habituelles journées contre la lèpre, l’hémophilie, les enfants battus ou le paludisme.

Etre gentil est bon pour la santé

Pour le magazine Psychologies, l’initiative est tout sauf incongrue : “L’individualisme roi et le chacun pour soi ont vécu : en ces temps de crise, nous avons besoin de liens et de solidarité pour faire face. La gentillesse est devenue une nécessité” peut-on lire sur leur site internet. Pour ceux que cet argumentaire ne convaincrait pas, sachez qu’être gentil est également bon pour la santé : pardonner est bon pour le cœur, le bénévolat prévient la dépression. Des scientifiques suédois vont encore plus loin : les personnes gentilles vivraient plus longtemps et auraient de meilleures défenses immunitaires.

Une bonne raison de se plier à l’exercice, au moins pour 24 heures.

Ouragan Sandy : plus de 800.000 photos publiées sur Instagram

Et si Instagram supplantait dans la publication d’informations d’actualité en temps réel ? C’est en tout cas ce que l’on pourrait imaginer quand on voit le tsunami de photos qui ont été publiées en quelques heures sur le réseau social de partage de photos à l’occasion du passage de l’ouragan Sandy sur New York.

Depuis quelques années, nous nous étions habitués à ce paradigme : temps réel + journalisme citoyen = Twitter. Les derniers grands évènements mondiaux, surtout quand ils avaient des enjeux politiques ou démocratiques, faisaient la une de Twitter avant de faire la une de TF1. Les exemples les plus connus restant les révolutions arabes (Tunisie, Egypte) et auparavant les révoltes étudiantes en Iran ou les émeutes en Birmanie.

Des évènements dramatiques qui suscitaient surtout des réactions et des commentaires, ou l’écrit était donc encore la forme d’expression la plus plébiscitée, même si photos et vidéos participaient aussi au fort impact des informations publiées. Twitter était donc le relais idéal, et bien sûr il le restera encore.

sandy instagram Ouragan Sandy : plus de 800.000 photos publiées sur Instagram

L’image instantanée, plus forte que 140 caractères ?

Mais quand il s’agit d’évènements d’actualité « photogéniques » au cours desquels la part visuelle est la plus importante car les images valent mille mots, Instagram risque bien de damer le pion à Twitter.

Cela semble donc avoir été le cas lors de l’ouragan Sandy, au cours duquel pas moins de 800.000 photos auraient été publiées sur Instagram, relatant en temps réel une actualité visuelle aussi spectaculaire que dramatique. Certains parlent même de plus d’un million de clichés postés en quelques jours.

Une nouvelle forme de photo-reportage qui n’a pas échappé au magazine Time, qui a opportunément proposé à cinq instagrammers localisés entre le New Jersey et New York de publier des photos sur le compte Instagram du journal. L’une d’elle a même été retenue pour faire l’illustration de la une du numéro de la semaine dernière du magazine.La collection « Dans l’oeil du cyclone » est visible ici.

Finalement, de réseau social en réseau social, l’histoire se répète un peu : rappelons que le premier magazine à travailler avec des reporters « temps réel » fut L’Express, à l’occasion du Festival de Cannes 2008. Mais on ne parlait pas de photos à l’époque.

Source : Eric Magic Dupin : http://www.presse-citron.net/ouragan-sandy-plus-de-800-000-photos-publiees-sur-instagram