2016 : L’économie de la connaissance est notre nouvelle renaissance

La connaissance est comme la connerie : elle est infinie.  

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Si les matières premières sont finies, la connaissance est infinie. Donc si notre croissance est basée sur les matières premières, elle ne peut pas être infinie. Si elle est basée sur la connaissance, une croissance infinie est très facile à atteindre. Et c’est une bonne chose car l’économie de la connaissance recouvre la totalité du développement durable. Notre économie croissante indexée sur les ressources, même renouvelables, n’est pas durable. Une économie croissante indexée sur la connaissance est durable.

En 1984 Steve Jobs rencontre François Mitterrand et affirme “le logiciel, c’est le nouveau baril de pétrole”. Trente ans plus tard Apple possède une trésorerie de la taille du PIB du Vietnam ou plus de deux fois et demie la totalité du fond souverain Algérien – basé lui sur les ressources – et l’homme le plus riche du monde n’est pas un pétromonarque mais un magnat du logiciel.

Alors oui l’économie de la connaissance nous y sommes déjà, quand la Corée du Sud, dont l’économie croit exponentiellement depuis les années 1950 sans quasiment aucune réserve de matière première, a expérimenté un Ministère de l’Economie de la Connaissance, ou quand Barack Obama courtise les meilleurs geeks de son pays comme Elon Musk et Taylor Wilson, et qu’il en nomme même – comme Steven Chu et Ernest Moniz – Ministre de l’Energie, un poste autrefois dévolu aux vieux briscards des hydrocarbures.

La connaissance mondiale double environ tous les 9 ans, un chiffre hallucinant qui signifie qu’en moins d’une décennie, l’humanité produit plus de connaissances nouvelles que dans les sept mille dernières années de son histoire… Nos modes de transmission de connaissance sont eux restés très archaïques malgré l’émergence des Web 1.0 et 2.0. Or l’avenir économique mondial appartiendra à ceux qui sauront faire circuler la connaissance à la fois beaucoup mieux et beaucoup plus vite. 

L’économie de la connaissance est une révolution.

Elle est aussi différente de l’économie classique que l’était la physique quantique de la physique classique. Tout d’abord la connaissance a deux propriété sociales : elle est prolifique (elle double rapidement) et elle est collégiale (chacun en possède un petit morceau). Ensuite les échanges de connaissance obéissent à trois règles profondément différentes de celles qui régissent les échangent de capital et de matière première.

Règle N°1. Les échanges de connaissance sont à somme positive.
Si je vous donne de la connaissance, je la possède toujours, alors que si je vous donne 20 euros ils ne sont plus à moi. Serge Soudoplatoff rappelle : “quand on partage un bien matériel on le divise, quand on partage un bien immatériel on le multiplie”.

Règle N°2. Les échanges de connaissance ne sont pas instantanés.
Donner 20 euros ou 20 millions d’euros prend virtuellement la même durée : une signature sur un chèque. Si par contre je veux vous donner la chromodynamique quantique cela prendra du temps.

Règle N°3. Les regroupement de connaissance ne sont pas linéaires.
Posséder 20 euros et 20 euros c’est posséder 40 euros. Mais savoir deux choses en même temps c’est plus que savoir deux choses séparément. Regrouper du capital ne crée pas de capital, mais regrouper de la connaissance crée de nouvelles connaissances.

Ces règles engendrent un monde grandiose et nouveau qui va profondément changer les rapports humains. Mais ce que j’aime le plus avec l’économie de la connaissance c’est la structure de son pouvoir d’achat. En ce moment, nous réalisons une transaction de connaissance. Vous me lisez, je vous donne de la connaissance, et vous me donnez deux choses en échange : votre attention et votre temps.

Tout le monde sur terre ne naît pas avec 1000 Euros en poche (ce qui devrait pourtant être un droit de l’Homme) mais tout le monde naît avec de l’attention et du temps à dépenser. De plus, le chômeur ou le prisonnier, à accès égal, a plus d’attention et de temps à revendre, donc plus de pouvoir d’achat.

L’économie de la connaissance possède une dimension intrinsèquement juste.

Enfin dans quelle circonstance maximiserons-nous notre pouvoir d’achat dans l’économie de la connaissance ? Dans quelle circonstance donnons-nous toute notre attention et tout notre temps à quelqu’un ? Quand nous sommes amoureux ! On n’apprend jamais aussi vite que quand on est amoureux d’une connaissance, et l’économie de la connaissance maximise donc la productivité et le pouvoir d’achat des amoureux sincères du savoir… Nous devrions en tenir sérieusement compte dans notre éducation et dans nos entreprises.

L’intégralité de ce texte est ici | Crédit photo : Pexels.com

République 2.0

Ouf ! Aucune région au FN, bonne nouvelle. Le coup n’est pas passé bien loin. Le message est clair : nous devons changer quelque chose.

Les transformations auxquelles notre société doit faire face – chômage de masse, terrorisme, mondialisation, changement climatique,… – sont tellement complexes qu’elles appellent des réponses qui dépassent de très très loin nos recettes habituelles.

La gauche, la droite, les cow-boys, les indiens, c’est terminé. L’échec patent sur l’emploi – tant de la gauche que la droite – est implacable : il faut aller au-delà, bien au-delà de nos clivages traditionnels.

Nous avons à traiter des enjeux d’une telle amplitude qu’il ne peuvent se satisfaire des modes d’élaboration et de décision traditionnels d’autrefois.

Le numérique offre une opportunité “historique” de revisiter les formes d’organisation traditionnelles. 

L’innovation ouverte, la participation, l’économie sociale, les start ups…Au-delà des grands mots et des grandes théories – et c’est là où je veux en venir depuis le début ce texte qui est trop long, je sais – on peut maintenant agir au au niveau personnel. Personnel. Moi. Et toi. 

Il faut prendre le risque de changer nos idées traditionnelles.

Il est aujourd’hui possible d’enclencher de nouvelles actions concrètes et efficaces pour faire avancer un projet collectif : le nôtre.

C’est un nouvel espace politique et un nouveau rapport à l’action publique.
Vive la République, et vive la France !

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Les bienfaits de l’ubérisation

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Le secteur du conseil numérique dans lequel j’ai décidé de créer mon entreprise n’échappe pas – non plus – à des transformations radicales. Elles sont d’ailleurs en cours depuis maintenant quelques années, portées par Internet et ses plateformes de mises en relation, qui rapprochent beaucoup plus facilement les entreprises qui recherchent des compétences, et les experts qui les possèdent. 

Un nouveau modèle plus collaboratif et moins cher

Malgré un très grand nombre d’acteurs sur le marché du conseil, un nouveau modèle plus collaboratif et moins cher est en train de s’inventer pour répondre au besoin des entrepreneurs et petites entreprises, qui représentent pourtant quand même 94% des entreprises en France. 
Si le marché du conseil aux entreprises représente en France près de 5 Milliard d’Euros, plus de la moitié des PME et près de 70% des TPE n’y ont jamais eu recours. Les raisons évoquées par ces petites entreprises sont souvent les mêmes… 
Si le coût est le premier frein, l’aspect chronophage et théorique du conseil sont également souvent cités. Si l’on rajoute à cela la difficulté d’identifier et de sélectionner le bon interlocuteur et la possibilité d’y accéder géographiquement, on comprend aisément l’aversion des entrepreneurs à recourir au conseil.

Une nouvelle chance 

Internet et les nouvelles technologies forcent à penser et à travailler autrement. Cette disruption dans tous les secteurs est une chance pour les utilisateurs et les entreprises d’avoir accès plus facilement à plus de services. Grâce aux technologies, il est beaucoup plus aisé de se former, d’identifier, de contacter et de travailler avec des personnes hors de nos réseaux. Les relations entre les professionnels et leurs attentes ont évolué à travers ces nouveaux usages, portés par une génération d’entrepreneurs plus jeunes (20% des entreprises sont aujourd’hui créées par des moins de 30 ans). 

Les plateformes de mise en relation directes permettent d’éliminer les intermédiaires et diminuent donc les coûts. Elles permettent également d’identifier pour chacune de ses problématiques le spécialiste qui pourra nous aider, qu’il soit dans la même ville ou à l’autre bout du monde.

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pourquoi-le-marche-du-conseil-n-echappera-pas-a-l-uberisation-503711.html 

Réduire le chômage des jeunes à l’ère du numérique ou bien ?

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Avant toute chose, il me semble utile de préciser que j’ai bac-1 et que je ne suis absolument pas compétent en matière d’emploi. Je suis chef d’entreprise et mon entreprise n’a qu’un seul salarié : moi-même. Il n’en demeure pas moins que la progression du chômage m’inquiète, me mine, et qu’après tout, j’ai bien le droit de donner mon avis. Le progrès rapide des technologies de l’information et de la communication a profondément changé la façon dont nous vivons, travaillons, communiquons et apprenons. Ces mutations se sont accompagnées de périodes très difficiles pour les employeurs comme pour les travailleurs, et pèsent sur les systèmes de protection sociale et les institutions. 

Les jeunes forment un groupe particulièrement vulnérable.

Comment créer des possibilités d’emplois ? 

Comment préserver et développer le capital humain et améliorer la concordance entre l’offre et la demande de compétences ?

Il existe d’autres questions. 

Les plateformes Internet ont-elles un rôle ? 

Faut-il insister sur la formation professionnelle ? 

Faudrait-il moduler la sécurité de l’emploi, et appliquer des politiques ciblant des groupes sociaux spécifiques ?

Ce sont des questions majeures, et le Global Economic Symposium (GES), forum annuel de hauts responsables issus du secteur public, de l’université, de l’industrie et de la société civile, a identifié plusieurs approches novatrices nécessaires pour réduire le chômage des jeunes et le déficit de qualifications.

En premier lieu, les contrats à durée déterminée ou indéterminée doivent être remplacés par un contrat unique, ouvert, offrant une protection de l’emploi progressive. Beaucoup d’employeurs hésitent à embaucher en CDI en raison d’une réglementation rigide du marché du travail, et préfèrent enchaîner les CDD. D’où une forte rotation du personnel, préjudiciable à la productivité, et qui transforme les emplois temporaires en emplois sans avenir. Remplacer les contrats temporaires par des CDI dont le niveau de protection augmente avec le temps, briserait ce cycle ruineux.

Le GES propose aussi d’améliorer les perspectives des candidats à la création d’entreprise ; les pays devraient offrir aux chômeurs de vraies aides à la création d’entreprise. Bien que ces politiques contribuent à réduire le chômage, leur impact est soumis à des contraintes liées au capital financier et humain, de nombreux chômeurs n’ayant pas les connaissances, l’expérience ou la confiance nécessaires pour lancer une nouvelle entreprise. Ces aides devraient donc être couplées avec des formations aidées à l’entrepreneuriat.

Internet offre aussi de nombreuses possibilités et aide par exemple des personnes à s’insérer dans la chaîne de valeur mondiale. Les tâches dématérialisables peuvent être effectuées n’importe où dans le monde. Les jeunes, en général à l’aise avec les nouvelles technologies, peuvent ainsi proposer leurs services sur un marché considérablement élargi, ce qui peut être particulièrement intéressant pour des régions isolées.

À long terme, il faudrait combiner des politiques macroéconomiques, des réformes générales du marché du travail et des politiques ciblées. Comme première mesure, il est essentiel de doter les élèves de compétences recherchées pour faciliter leur entrée sur le marché du travail. Les gouvernements devraient investir également sur la formation “digitale”, et pas uniquement dans la technologie.

Il ne s’agit pas seulement avec la technologie de combler la « fracture numérique » en dotant les salles de classe d’ordinateurs et d’accès Internet. Il faut avant tout l’appliquer et l’intégrer dans les concepts pédagogiques pour offrir des modes d’apprentissage interactifs.

L’apprentissage personnalisé, le perfectionnement professionnel des enseignants et la collaboration devraient jouer un rôle essentiel dans la conception et la mise en oeuvre des pédagogies et technologies nouvelles. Les pionniers de l’éducation doivent être reconnus et soutenus comme des champions des nouvelles approches, via des programmes d’incitation. Sans oublier les investissements ciblés dans la recherche, notamment dans l’enseignement par la technologie et l’intégration pédagogique des technologies de l’information.

L’Uberisation pour les nul(le)s

Comme souvent avec notre ami le web – surtout en matière d’innovation, il n’y a pas d’accord universel sur la définition du mot “Uberisation” (ce qui rajoute de la confusion au bordel ambiant). Fort heureusement, nos amis de Deloitte, peu enclins à la fantaisie en matière de data, nous éclairent sur le sujet en avançant l’idée que l’Uberisation de l’économie se caractérise par 7 aspects essentiels :

1. Usage
L’usage d’un bien ou d’un service donné prédomine sur la possession de ce même bien ou service.

2. Echange
Connecter des gens qui recherchent un produit / un service avec ceux qui ont un produit / un service à offrir. Cet échange peut prendre la forme d’un troc, d’un partage, d’une vente ou d’une location.

3. Digital
Cet échange est supporté par des plateformes digitales : internet, mobile, tablettes, systèmes de paiement, etc.

4. Interdépendance
Le consommateur est au centre et le nombre d’intermédiaires est réduit au minimum.

5. Dynamique
Prix ajusté en temps réel suivant l’offre et la demande
L’accès au produit / service se fait à la demande, au moment et à l’endroit voulus par l’utilisateur.

6. Disruption
 Les modèles traditionnels sont remis en cause : les grandes entreprises sont menacées par des particuliers qui bouleversent le marché en un temps record.

7. Innovation
 Des approches nouvelles qui apportent un regard différent sur notre quotidien et le mieux-vivre, à travers l’expérience utilisateur.

Voilààà

A quand l’Uberisation de la politique ?

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Je cherche une bonne nouvelle à me mettre sous la plume, pour aborder le nouvel an avec optimisme. Mboaf. Je passe sur les attentats. Je fais une petite fixette en ce moment sur nos 42 000 chômeurs supplémentaires le mois dernier. Quarante deux mille. En un mois. A peine croyable. 

Nos deux partis politiques, primo-responsables de ce drame économique et social s’en lavent les mains. Ils ont d’autres préoccupations plus immédiates et boutiquières. Les Régionales. La vidéo-surveillance (à Niort). Mais où est l’espoir bordel ? Où réside la possibilité, concrète et non fantasmée, d’une réforme en profondeur de nos sociétés européennes, en particulier en France, si la représentation politique est devenue aussi incompétente, coupée des réalités des peuples et de l’économie ?

Nous sommes à moins de deux ans des élections présidentielles et législatives françaises. Au nom de quelle fatalité le génie français, qui s’exprime en abondance au quotidien dans les réussites de la société civile – du CAC40 à nos prix Nobels en passant par nos start-ups numériques et notre recherche scientifique – devrait-il être exclu à ce point de la vie politique française ?

Je sais pas.