Réduire le chômage des jeunes à l’ère du numérique ou bien ?

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Avant toute chose, il me semble utile de préciser que j’ai bac-1 et que je ne suis absolument pas compétent en matière d’emploi. Je suis chef d’entreprise et mon entreprise n’a qu’un seul salarié : moi-même. Il n’en demeure pas moins que la progression du chômage m’inquiète, me mine, et qu’après tout, j’ai bien le droit de donner mon avis. Le progrès rapide des technologies de l’information et de la communication a profondément changé la façon dont nous vivons, travaillons, communiquons et apprenons. Ces mutations se sont accompagnées de périodes très difficiles pour les employeurs comme pour les travailleurs, et pèsent sur les systèmes de protection sociale et les institutions. 

Les jeunes forment un groupe particulièrement vulnérable.

Comment créer des possibilités d’emplois ? 

Comment préserver et développer le capital humain et améliorer la concordance entre l’offre et la demande de compétences ?

Il existe d’autres questions. 

Les plateformes Internet ont-elles un rôle ? 

Faut-il insister sur la formation professionnelle ? 

Faudrait-il moduler la sécurité de l’emploi, et appliquer des politiques ciblant des groupes sociaux spécifiques ?

Ce sont des questions majeures, et le Global Economic Symposium (GES), forum annuel de hauts responsables issus du secteur public, de l’université, de l’industrie et de la société civile, a identifié plusieurs approches novatrices nécessaires pour réduire le chômage des jeunes et le déficit de qualifications.

En premier lieu, les contrats à durée déterminée ou indéterminée doivent être remplacés par un contrat unique, ouvert, offrant une protection de l’emploi progressive. Beaucoup d’employeurs hésitent à embaucher en CDI en raison d’une réglementation rigide du marché du travail, et préfèrent enchaîner les CDD. D’où une forte rotation du personnel, préjudiciable à la productivité, et qui transforme les emplois temporaires en emplois sans avenir. Remplacer les contrats temporaires par des CDI dont le niveau de protection augmente avec le temps, briserait ce cycle ruineux.

Le GES propose aussi d’améliorer les perspectives des candidats à la création d’entreprise ; les pays devraient offrir aux chômeurs de vraies aides à la création d’entreprise. Bien que ces politiques contribuent à réduire le chômage, leur impact est soumis à des contraintes liées au capital financier et humain, de nombreux chômeurs n’ayant pas les connaissances, l’expérience ou la confiance nécessaires pour lancer une nouvelle entreprise. Ces aides devraient donc être couplées avec des formations aidées à l’entrepreneuriat.

Internet offre aussi de nombreuses possibilités et aide par exemple des personnes à s’insérer dans la chaîne de valeur mondiale. Les tâches dématérialisables peuvent être effectuées n’importe où dans le monde. Les jeunes, en général à l’aise avec les nouvelles technologies, peuvent ainsi proposer leurs services sur un marché considérablement élargi, ce qui peut être particulièrement intéressant pour des régions isolées.

À long terme, il faudrait combiner des politiques macroéconomiques, des réformes générales du marché du travail et des politiques ciblées. Comme première mesure, il est essentiel de doter les élèves de compétences recherchées pour faciliter leur entrée sur le marché du travail. Les gouvernements devraient investir également sur la formation “digitale”, et pas uniquement dans la technologie.

Il ne s’agit pas seulement avec la technologie de combler la « fracture numérique » en dotant les salles de classe d’ordinateurs et d’accès Internet. Il faut avant tout l’appliquer et l’intégrer dans les concepts pédagogiques pour offrir des modes d’apprentissage interactifs.

L’apprentissage personnalisé, le perfectionnement professionnel des enseignants et la collaboration devraient jouer un rôle essentiel dans la conception et la mise en oeuvre des pédagogies et technologies nouvelles. Les pionniers de l’éducation doivent être reconnus et soutenus comme des champions des nouvelles approches, via des programmes d’incitation. Sans oublier les investissements ciblés dans la recherche, notamment dans l’enseignement par la technologie et l’intégration pédagogique des technologies de l’information.

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