Penser comme un stratège chinois

Une autre vision de la stratégie et de l’efficacité

Un texte de Matthieu Dardaillon

La stratégie, pour moi, c’est l’art de choisir où investir son énergie.

Et en la matière, les stratèges chinois ont beaucoup à nous apprendre.

J’ai lu il y a 3-4 ans un petit livre, “Conférence sur l’efficacité” de François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue français (= spécialiste de la Grèce antique et de la Chine), qui a eu un grand impact sur moi.

Dans ce livre très court – qui est en fait la retranscription d’une conférence – il explore la notion d’efficacité en comparant les approches occidentales et chinoises.

J’ai été fasciné par cette autre manière de voir le monde, le leadership, la stratégie, mais aussi le temps ou l’histoire. Je me suis depuis passionné pour la philosophie chinoise et le wu wei (on y vient plus loin !).

Bienvenue dans un mini-voyage dans nos manières de penser.

Au programme : La stratégie dans la pensée occidentale La stratégie dans la pensée chinoise Deux visions du monde Qu’en retenir pour l’action ?

La stratégie dans la pensée occidentale 🏺

La pensée occidentale est fortement influencée par la philosophie grecque.

Pour François Jullien, la façon grecque de concevoir l’efficacité peut se résumer comme ceci : “Pour être efficace, je construis une forme modèle, idéale, dont je fais un plan et que je pose en but ; puis je me mets à agir d’après ce plan.”

Autrement dit, en règle générale :

  • Nous définissons un but
  • Nous établissons un plan
  • Nous passons à l’action

Planifier pour trouver la voie la plus courte

L’enjeu est donc d’identifier le meilleur plan pour atteindre l’objectif.

On le sait, les premiers penseurs de la stratégie sont des militaires. Et le premier grand théoricien de la stratégie militaire en Europe fut Carl von Clausewitz, officier général prussien au début du XIXème siècle.

Voici comment il formule la chose : “Tu viseras le but le plus important, le plus décisif, que tu sentiras la force d’atteindre ; tu choisiras à cette fin la voie la plus courte que tu sentiras la force de suivre.”

Insister en cas de résistance

Le problème est que, dans la réalité, cela ne se passe jamais exactement comme imaginé. Il y a toujours de la friction, de la résistance, une différence entre le plan et les circonstances réelles.

Dans le domaine militaire, on voit bien l’image du général qui trace un plan des opérations sous sa tente avant d’engager ses troupes. Mais sur le terrain, cela ne se passe jamais vraiment comme prévu : la pluie peut s’inviter, il peut y avoir des retards, l’adversaire est imprévisible…

Après la théorie vient la pratique, pourrait-on dire. D’ailleurs, il est intéressant de voir que “pratique” vient de prattein en grec, “faire” ou “faire entrer”, ce qui sous-entend toujours plus ou moins un forçage.

En politique ou en entreprise aussi, il est fréquent d’imaginer une forme idéale de quelque chose puis de passer à l’application, avec toujours plus ou moins de forçage.

Bien souvent, si le plan n’est pas bon, il faut néanmoins s’y tenir, coûte que coûte. A force d’effort et d’acharnement, le plan pourrait bien produire des effets ! Et puis, imaginez, si l’on change et que l’on se retrouve sans aucun plan, complètement démuni, ce ne serait pas bien pire…?

Ainsi, on peut compléter l’approche :Nous définissons un but Nous établissons un plan Nous passons à l’action En cas de résistance, nous redoublons d’efforts pour atteindre le but

Les limites de l’approche

J’en vois deux majeures : planifier devient de plus en plus difficile, dans notre monde de plus en plus complexe – incertain – chaotique : la seule certitude est l’incertitude comme je l’ai déjà évoqué dans ce post sur les temps postnormaux. Comment prévoir un plan pertinent dans ce contexte ? On est à peu près sûr de rencontrer des résistances par rapport au plan initial… C’est une manière d’agir qui est coûteuse en énergie. On sent bien dans la citation de Clausewitz que l’effort dépensé est important (“que tu sentiras la force d’atteindre” ; “que tu sentiras la force de suivre »), que l’énergie disponible est un facteur limitant ; autrement dit, que cette approche n’optimise pas l’énergie investie.

La stratégie dans la pensée chinoise 🐉

Le stratège chinois a une toute autre approche.

Précisons que nous parlons ici de stratégie liée à la philosophie chinoise.

Cette pensée est très inspirée par Sun Tzu, général chinois du VIème siècle avant J.-C et auteur de l’ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu : L’Art de la guerre.

Elle a, je trouve, une modernité extraordinaire.

Détecter des facteurs porteurs

En philosophie chinoise, la stratégie consiste à tirer parti des circonstances.

L’enjeu n’est autre que de détecter des facteurs porteurs au sein de la situation pour se laisser porter par eux.

Évaluer le potentiel de situation

Ainsi, le stratège cherche à repérer où se trouve le potentiel à partir de la situation, et non d’une situation préalablement modélisée.

Il/elle voit comment la situation évolue et cherche à exploiter ce qui, en elle, est l’orientation favorable.

Dans le domaine militaire, le stratège va par exemple tracer un diagramme du potentiel de situation de chaque camp, qui révèle sur chaque point le rapport de forces. Par exemple : qui a les meilleures troupes, le meilleur général, le meilleur moral… ?

Faire mûrir les conditions

Le stratège n’a pas de but prédéfini, pas de plan, il ne projette pas. Ce serait une entrave au regard de l’évolution du contexte.

Ainsi, le rôle du grand stratège peut se résumer comme suit :Il détecte les facteurs qui lui sont favorables, afin de les faire croître ; En même temps qu’il cherche à diminuer ceux qui seraient favorables à son adversaire. Si la situation est défavorable dès le début, le stratège travaille à inverser la dynamique. Par exemple : si l’ennemi arrive reposé, il faut commencer par le fatiguer. S’il arrive rassasié, il faut commencer par l’affamer. S’il arrive uni, il faut commencer par le désunir. Chemin faisant, le potentiel s’inversera en notre faveur.

Telle est la grande règle de la stratégie chinoise. Tant que ce n’est pas mûr, je favorise le mûrissement et ne force pas”, résume François Jullien.

Chercher la victoire avec le moins d’effort possible

Puis, il cherche la victoire facile. “Si je n’engage le combat que lorsque j’ai déjà gagné, je gagne à tous les coups, sans dépense et sans résistance” résume le philosophe.

Cela rejoint la philosophie du wu wei, “philosophie du non-agir”.

On a vite fait de la résumer comme une approche du renoncement, de la passivité, du désengagement. C’est une réelle mécompréhension.

On aurait tort de ne retenir que “Ne rien faire” pour la décrire. La formulation complète la plus juste serait “Ne rien faire, mais que rien ne soit pas fait”, que l’on pourrait même voir comme “Ne rien faire, de sorte que rien ne soit pas fait.”

L’exemple ci-dessous aide à bien comprendre l’idée :

L’exemple de la poussée des plantes 🌱

Tirer sur les pousses ne fait pas pousser les plantes – voire même, en voulant accélérer la poussée, en agissant directement sur la plante, je peux aller à l’encontre du processus.

Alors, que faut-il faire ?Ni tirer sur la pousse, ni la regarder pousser. Il faut laisser faire le processus, sans pour autant le délaisser. Il faut biner, rendre la terre meuble, l’aérer… pour favoriser la poussée. En secondant le processus de poussée, on tire parti des processus à l’oeuvre et on les porte à leur plein régime.

Lao-Tseu, autre grand penseur chinois, écrit : “Aider ce qui vient tout seul”.

Deux visions du monde 🧿

Ces différences de conception de la stratégie ont de nombreuses implications que je trouve vraiment passionnantes :

Efficacité vs Efficience

Dans la pensée occidentale, l’objectif est l’efficacité, le chemin le plus court. Le stratège chinois recherchera l’efficience, qui prend en compte l’énergie déployée. Il cherchera à repérer les facteurs porteurs, pour se laisser porter tel un surfeur, pour prendre appui sur les transformations silencieuses à l’oeuvre.

Direct vs Indirect

Le général occidental agit directement sur la situation. Le général chinois agit sur les conditions, sur l’indirect.

Par exemple, lors de la guerre du Vietnam, les Américains cherchaient “la grande bataille” avec un maximum de puissance focalisée. Face à cela, les Vietnamiens ont eux cherché à déjouer en faisant en sorte qu’“il n’y ait pas de bataille”, pour les décontenancer.

Visible vs Discret

L’efficacité est visible, spectaculaire, héroïque. Elle découle de l’action, remarquable, qui transforme le monde. L’efficacité chinoise est discrète. Elle est le fruit d’une transformation. La grande victoire ne se voit pas. On ne voit pas le général opérant en amont, faisant mûrir les conditions. On ne voit pas la plante pousser.

Grande victoire vs Victoire facile

Le stratège à la Napoléon recherche la grande victoire, le coup d’éclat, l’action épique. Le stratège chinois recherche la victoire facile.“Si je n’engage le combat que lorsque j’ai déjà gagné, je gagne à tous les coups, sans dépense et sans résistance” écrit François Jullien, résumant l’approche.

Nous pourrions le méditer en politique comme dans le domaine de l’entreprise”, ajoute-t-il.

Moi vs La situation

Pour Clausewitz, l’efficacité consiste dans “la voie la plus courte” entre le sujet et son but. L’efficacité part de soi. La pensée chinoise part de la situation plutôt que de soi. Ce n’est pas moi qui veut, ce sont les les conditions, opportunément utilisées, qui aboutiront au résultat. Les conditions travaillent pour moi.

Action vs Transformation

Alors que l’action :Est délimitée dans le temps, Se voit – l’action est visible, Est locale – elle se passe ici et maintenant, Renvoie à un sujet – celle, celui, ceux qui agissent.

Le maître-mot de la pensée chinoise est Transformation.

  • Non pas agir, mais transformer. La transformation s’étend dans le temps – c’est un processus progressif et continu,
  • Ne se voit pas – on ne voit pas le fruit en train de mûrir mais on constate un jour qu’il est devenu mûr, prêt à tomber,
  • Est globale – c’est l’ensemble qui se transforme, ne renvoie pas à un sujet spécifique.

Vision de l’Histoire

En tant qu’Occidentaux, nous voyons généralement l’Histoire à partir d’événements, autour de dates clés : 1789, la guerre 14-18, le 11 septembre… Traditionnellement, les Chinois sont indifférents aux “Grands récits”. Le Sage est attentif au non-événement, au mode silencieux de la transformation.

Note : dans notre culture, il y a aussi des exceptions comme Fernand Braudel qui a pensé le temps long des mutations, en étudiant par exemple la montée du capitalisme en Europe.

Le bon moment

C’est peut-être mon préféré 🙂

En Europe, nous cherchons le kairos, le bon moment pour engager l’action. La pensée chinoise déplace la pensée de l’occasion pour la reporter en amont. Cela se joue en 2 temps :

Le moment initial : c’est le réel point de départ de l’occasion, son amorce, le “ji”. Par exemple, pour les pousses, cela se joue en février, la sève est déjà dans les racines mais pas encore dans les branches, et il n’apparaît pas de bourgeon. Le rôle du stratège est d’accompagner le processus de mûrissement.

Le véritable moment stratégique est là : un essor est à venir, le facteur porteur est à peine perceptible, c’est le moment décisif. Sans précipitation ni hésitation, c’est le moment d’accompagner son émergence. Vient ensuite le moment final, où “la victoire est facile” : il suffit de tendre le bras pour cueillir le fruit.

Et s’il n’y a pas de facteur favorable ? Si, en cherchant à détecter un facteur porteur, je ne trouve rien… qu’est-ce que je fais ?

“Rien !” réponds le stratège chinois, “car ce sera peut-être beau, tragique, héroïque, mais de peu d’effet.”

Dans ces conditions, il est urgent d’attendre. Le monde ne cesse de se renouveler. Du potentiel se réamorcera, des opportunités émergeront. En attendant, il est sage de se retirer et de s’épargner une débauche d’énergie !

Qu’en retenir pour l’action ? ✌️

Alors, que faire de tout ça, concrètement ?

François Jullien conclue en nous invitant à “circuler à travers ces intelligibilités différentes et les faire dialoguer”, car “c’est sans doute cela l’intelligence.”

Il n’y a pas un mode d’action meilleur que l’autre.

Voici deux jambes sur lesquelles s’appuyer.

Il donne l’exemple du général de Gaulle qui, par son parcours, a su remarquablement combiner les deux : Il a su avoir le courage héroïque du Non, dans une France humiliée par la défaite de 1940, avec un potentiel de situation équivalent à zéro, en mobilisant celles et ceux qui ne voulaient pas se résigner. Plus tard, entre 1953 et 1958, le général vit une sorte de “traversée du désert”. Il choisit de se mettre en retrait car les conditions politiques ne sont pas réunies avec l’instabilité politique de la Quatrième République. Il se retire et attend que “la situation vienne le chercher” : avec la Guerre d’Algérie, de plus en plus répètent “Il faut rappeler le général de Gaulle”. Il revient, avec un maximum de potentiel de situation, ce qui lui permet d’aller jusqu’à changer la Constitution.

Le général de Gaulle aura réussi à coupler les deux : “s’appuyer sur les facteurs porteurs mais aussi mobiliser les volontés.”

De mon côté, je disais que ces idées m’avaient beaucoup marquées.

Voici comment elles nourrissent mes actions au quotidien :

Je trouve que l’alliance de ces deux approches est particulièrement pertinente pour répondre aux grands défis de notre époque, ou pour engager des transformations en entreprise par exemple : La stratégie chinoise résonne énormément pour moi avec l’approche systémique, qui valorise l’indirect, l’invisible, les transformations profondes, le long terme…

Je cherche de plus en plus à “créer les conditions” vs agir directement (quand cela est pertinent). En même temps, il faut réussir à faire des avancées concrètes, visibles, et les raconter pour montrer qu’il est possible de faire différemment. Pour cela il faut focaliser notre énergie au bon endroit, et ne pas se disperser. Ainsi, je le vois comme une invitation à trouver des points d’acupuncture dans le système : “Où est-ce qu’avec peu d’efforts, nous pouvons créer de grands effets ?”.

C’est une question qui m’accompagne en permanence au quotidien. Un de mes nouveaux mantras est “Effortless Impact” : je cherche des moyens d’avoir le plus d’impact, avec le moins d’effort. Ce n’est pas de la fainéantise, mais un regard stratégique par rapport à toutes les transformations à mener. Ainsi, paradoxalement, s’inspirer du “non-agir” du wu wei me paraît particulièrement bénéfique pour les acteurs de changement, pour plus efficience dans l’action. Je suis sans cesse en observation du “Ji”. Je trouve passionnant le fait de chercher à sentir ce qui émerge, mais n’est pas encore visible. Au fond, je crois que c’est ce que je viens de faire pendant un an. J’aime accompagner les émergences pour les amplifier. Je suis vigilant là où j’investis mon énergie. Avant de me lancer dans quelque chose, je m’assure que les conditions sont réunies, que les facteurs sont porteurs. Sinon j’investis mon énergie autre part, il y a tellement de défis et de projets passionnants à mener !

A très vite pour continuer à redessiner le monde ! ✍️

Source + intégralité du texte : https://matthieudardaillon.substack.com/p/penser-comme-un-stratege-chinois

Algorithme et intelligence artificielle : quelle différence ?

C’est clair, l’intelligence artificielle s’invite de plus en plus dans les discussions. Mais sait-on réellement de quoi il s’agit ? Si les applications alimentées par l’IA sont désormais très nombreuses, il existe encore une confusion entre l’intelligence artificielle et les algorithmes. Pour cette raison, je vous propose de vous aider à y voir plus clair. Avant de nous pencher sur l’intelligence artificielle, essayons de préciser ce qu’est un algorithme.

Algorithme : de quoi s’agit-il ?
Un algorithme est un ensemble de règles qui doivent être suivies afin d’accomplir une tâche ou de résoudre un problème. Contrairement aux apparences, les humains se servaient des algorithmes bien avant l’émergence de l’outil informatique. En effet, les recettes de cuisine et les opérations mathématiques sont des algorithmes, car elles suivent un processus par étapes pour aboutir à un résultat. Un métier à tisser est également un algorithme.

En informatique, les algorithmes sont considérés comme des instructions qui aident l’ordinateur à accomplir des tâches bien spécifiques. Ils jouent également un rôle majeur dans le fonctionnement des réseaux sociaux. C’est grâce à eux que s’affichent l’actualité ou les publicités qui vous sont proposées. Les algorithmes sont aussi essentiels pour les moteurs de recherche. En effet, ils permettent d’optimiser la recherche, mais aussi de prédire ce que l’internaute va taper.

La pensée algorithmique est utile dans de nombreux domaines. À l’heure de la Data Science, de l’intelligence artificielle et du Machine Learning, les algorithmes représentent ainsi un élément clé dans la nouvelle révolution industrielle qui a lieu.

Les algorithmes utilisés dans l’intelligence artificielle sont des algorithmes spécifiques dont les modèles produits évoluent en fonction des données qui leurs sont fournies et dont ils se « nourrissent ».

Intelligence artificielle : définition

Différente de l’intelligence humaine, l’intelligence artificielle (IA) aide à concevoir des dispositifs et des systèmes capables de résoudre des problèmes comme le ferait un humain. Par conséquent, l’intelligence artificielle revient à demander à une machine d’imiter le raisonnement humain.

Machine Learning : de quoi s’agit-il ?

Le Machine Learning ou – je préfère – apprentissage automatique est un sous-ensemble de l’IA. Cette technologie permet aux machines de reconnaître les données et de les mettre à la disposition d’applications qui utilisent l’IA.

L’idée qui se cache derrière l’apprentissage automatique est d’introduire un grand nombre de données dans des algorithmes (ou modèles) et de laisser les choses se faire. Le Machine Learning est à l’origine du développement d’un grand nombre de services comme le système de recommandation de Netflix, de YouTube ou de Spotify.

Deep Learning : c’est quoi ?

Sous-domaine du Machine Learning, le Deep Learning ou apprentissage en profondeur offre la possibilité de créer des systèmes capables d’apprendre, de prévoir et de décider en parfaite autonomie. Cette forme d’intelligence artificielle fonctionne grâce à des algorithmes qui imitent le cerveau humain. Pour y arriver, ils utilisent un large réseau de neurones artificiels.

Ce réseau est composé de plusieurs couches qui sont interconnectées. La première correspond aux neurones d’entrée tandis que la dernière aide à transmettre le résultat final. Entre ces deux couches se trouvent plusieurs autres qui permettent de traiter l’information. Une telle architecture est propre au Deep Learning et contribue à une analyse plus précise des données d’entrée.

Plus le réseau de neurones est profond, plus le système est en mesure d’effectuer des tâches complexes. Lorsqu’une information est traitée, les connexions entre les neurones s’étendent, ce qui offre la possibilité d’améliorer les décisions. Aujourd’hui, cette technique est utilisée pour analyser des images, créer du contenu textuel ou améliorer la cybersécurité de vos clients si vous évoluez dans ce domaine. C’est grâce au Deep Learning que ChatGPT s’est développé il y a quelques années pour devenir une référence IA de nos jours.

En résumé
L’algorithmique sous-tend l’intelligence artificielle, le Machine Learning et le Deep Learning qui sont étroitement liés. Chacun possède toutefois des caractéristiques bien distinctes. L’IA permet aux ordinateurs, aux machines et aux robots d’imiter l’être humain lors de la prise de décisions ou dans la résolution de problèmes. Quant au Machine Learning, il est centré sur la création d’applications qui arrivent à apprendre en se basant sur des données. Enfin, le Deep Learning offre la possibilité aux ordinateurs de résoudre des problèmes très complexes.

Source + intégralité de l’article : https://www.datasulting.com/articles/algorithme-intelligence-artificielle-machine-learning-deep-learning-quelle-difference/

Les 12 discours de l’inaction climatique et comment y répondre ?

Salut,

Je vais commencer par dire que l’intégralité de ce texte et de cette démarche sont le fruit de bonpote, un super média indépendant sur le changement climatique. Voilà. Pour le reste, on ne peut que se réjouir d’avoir (presque) convaincu les climatosceptiques. Mis à part quelques illuminé.e.s sur Cnews, plus personne ne nie les effets de l’activité de l’Homme sur le changement climatique. En revanche, la partie la plus difficile arrive : changer. Changer nécessite d’agir, de savoir quand, et comment. Changer n’arrange pas certaines personnes, comme ces lobbys qui dépensent des millions pour continuer leurs activités très lucratives qui détruisent la planète.

C’est ainsi qu’un papier de l’université de Cambridge a mis en exergue les 12 discours retardant l’action climatique, perçus comme les 12 excuses habituelles qui justifient l’inaction climatique. En d’autres termes, oui, le changement climatique est un problème, mais il y a toujours une bonne excuse pour ne rien faire. J’ai décidé de scinder cet excellent argumentaire en autant de petits points particuliers.

1/12 : L’abandon
Excuse 1 : Doomisme – Catastrophisme
Argument : ‘C’est trop tard, ça sera jamais assez.’

Réponse : Même si ce discours d’effondrement a beaucoup d’écho, à l’instar d’Yves Cochet en France par exemple, il est faux. Faux de dire que nous sommes déjà condamnés. Faux de dire que des milliards d’individus vont mourir. Pourquoi ? Parce que le GIEC le dit : nous avons encore le temps de faire les changements nécessaires pour vivre dans un monde soutenable. Valérie Masson Delmotte l’a répété lors de son discours devant la Convention Citoyenne pour le climat : chaque mois compte. Mais cela ne veut en aucun cas dire que ‘c’est trop tard‘. C’est avant tout un problème d’inertie politique et sociétale (une transition abrupte aurait évidemment des conséquences), avant d’être un problème d’inertie physique.

Il est bien sûr trop tard pour empêcher qu’il y ait des dégâts (sociaux, environnementaux..). Mais rien ne sert d’avoir un discours qui exagère ce que la science nous dit sur le climat (même si cela fait vendre…). Ainsi, évitons le doomisme, ce comportement qui consiste à regarder sa cuisine s’enflammer et dire ‘on peut rien faire c’est foutu’ pendant que le feu se propage aux autres pièces.

Enfin, il n’y a pas de deadline. Oui, c’était mieux d’agir il y a 20 ou 30 ans. Mais ce n’est pas parce que nous n’avons pas agi en 2025 ni même en 2030 que tout est foutu. L’idée, c’est que plus nous agissons tard, plus cela sera catastrophique (avec de belles boucles de rétroactions qui viendront aider cela).