Mon Interview dans La Nouvelle République de 2015 « Les réseaux ne sont plus des gadgets »


Jean-Christophe Gilbert (@jicegilbert) est dirigeant de l’agence web niortaise Weeeb, qui accompagne entreprises, collectivités locales, associations et particuliers dans la transition numérique. Il est aussi administrateur du SPN, le réSeau des Professionnels du Numérique en Poitou-Charentes.

Quel intérêt les politiques ont-ils à être présents sur les réseaux sociaux ?

« Y être ou non, la question est aujourd’hui dépassée. Ils n’ont plus le choix. Les réseaux ne sont plus des gadgets, mais quelque chose de central en matière d’engagement et de communication politique, de par la transversalité qu’ils impliquent.Il y a quinze ans, c’était simple : on créait un site internet et on était tranquille. Aujourd’hui, il faut multiplier les canaux. »

Encore faut-il en maîtriser les codes ?

« La difficulté pour beaucoup des politiques, c’est le lâcher prise et l’esprit de coopération qu’impliquent ces outils. Avoir un compte Twitter, ce n’est pas distiller la bonne parole. Le temps béni du plan de communication verrouillé et affiches 4 x 3 est révolu. Aujourd’hui, on co-construit. Et avoir une stratégie numérique concertée n’est aujourd’hui plus une option. »

Quelles sont les règles de survie dans cet univers ?

« Etre humain, transparent et créer de l’engagement font partie selon moi des piliers de la pratique. Ne pas chercher le buzz, car on vous oublie aussi vite qu’on vous a connu. Il faut au contraire travailler sur le long terme, ce qui peut paraître paradoxal, quand on sait que la durée de vie d’un tweet est de 4 minutes, et celle d’un post Facebook environ 20 minutes.Surtout ne pas naviguer à la godille, qui plus est lorsque l’on a un discours politique. Pour surfer sur le web, il faut avoir un cap, connaître sa route et savoir gérer les tempêtes. »

Mais c’est terriblement chronophage ?

« Certains croient encore que le numérique, c’est magique, que ça marche tout seul. En réalité, c’est un travail de forçat, lent et fastidieux. Comme en maçonnerie, on pose une pierre après l’autre ! »

Lien vers l’itw originale : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/06/30/Les-reseaux-ne-sont-plus-des-gadgets-2385866

Plantier, vous êtes un con

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Vous me trouvez grossier,
et moi, mon cher ami, je vous trouve vulgaire.
Vous ne comprenez pas ? Je vais vous expliquer :
Dire merde ou mon cul, c’est simplement grossier.
Maintenant voyons donc tout ce qui est vulgaire :
Prendre une voix feutrée et sur un ton larvaire
Vendre avec les slogans au bon con d’auditeur
Les signes du zodiaque ou le courrier du cœur.
Connaissant son effet sur les foules passives
Faire appel à Jésus pour vanter la lessive.
Employer les plus bas et les plus sûrs moyens
Faire des émissions sur les vieux, sur la faim
Le cancer. Enfin, jouer sur les bons sentiments
Afin de mieux fourguer les désodorisants.
Tout cela c’est vulgaire, ça pue, ça intoxique
Mais cela fait partie du jeu radiophonique
Vendre la merde, oui, mais sans dire un gros mot
Tout le monde est gentil, tout le monde il est beau
Mais là, mon cher Plantier, vous ne pouvez comprendre
Et dans un tel combat, je ne puis que me rendre
Alors Plantier, salut, je préfère me taire
Je crains, en continuant, de devenir vulgaire

Le renforcement du pouvoir d’agir des citoyens grâce au numérique : en avant !

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Que les politiques publiques s’emparent du numérique pour que le pouvoir d’agir s’exerce : c’est très bien. Les transformations auxquelles nos sociétés doivent faire face – transformation du modèle de l’emploi, changement climatique,… – sont tellement complexes qu’elles appellent des réponses qui ne peuvent être que le fruit d’une créativité collective, appuyée sur la transparence de l’action publique et son ouverture à la participation et à la co-évaluation. Le politique doit traiter des enjeux d’une telle amplitude qu’il ne peut se satisfaire des modes d’élaboration et de décision traditionnels : le numérique doit être mis au service de cette réinvention de l’action politique. Enfin, je pense.

L’augmentation de la capacité d’agir des individus n’a de sens que si elle est
accompagnée par une ouverture simultanée des organisations et des structures, afin de
permettre qu’elles soient investies et co-construites. Et ceci autant pour les pouvoirs
publics que pour les acteurs économiques. Le numérique offre une opportunité de
revisiter les formes d’organisation traditionnelles pour évoluer vers davantage
d’horizontalité, de participation des salariés, des agents, des clients, des utilisateurs et
usagers.
L’innovation ouverte, déjà pratiquée par bon nombre d’acteurs du numérique, doit
l’être durablement. La reconstruction d’organisations en silos, tendance inhérente au
capitalisme, doit être limitée, au risque de glisser vers des logiques de prédation. Les
murailles de Chine héritées qui séparent les différents espaces de la société doivent
également être percées, voire détruites afin de favoriser des relations plus étroites
entre l’administration et les acteurs privés, les grandes entreprises et les startups ou
encore le monde de la recherche et la société civile. 

Le numérique est aussi le vecteur de nouvelles formes de création de valeur, de
production et de partage de ressources, notamment immatérielles. 

Ces nouveaux
paradigmes constituent le terreau de la réussite au XXIe siècle. Pour
construire les conditions de la compétitivité et de l’attractivité de l’économie de
l’innovation, garantir un meilleur niveau d’emploi et faire croître les nouveaux
modèles numériques, il est nécessaire d’adapter nos politiques publiques, de
renouveler les modèles de financement et de soutien à l’innovation et de structurer des
écosystèmes numériques aux niveaux national et européen. Mais également – c’est là où je veux en venir – au niveau local. Dans nos quartiers.Dans nos villes, dans nos Communautés d’agglomérations, il est possible d’enclencher des actions concrètes et efficaces pour faire avancer le schmilbl… le scheumilibli, bref… un
nouvel espace politique et un nouveau rapport à la création de valeur. 

Définition des paramètres Facebook #reach #views #engaged #likes #clicks

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Reach : nombre de personnes
ayant vu nos publications. Sur leur fil d’actu perso, chez un
ami/fan ou sur notre page Facebook (l’audience générale cumulée).

Views : nombre de fois où des personnes sont venues sur notre page Facebook.

Engagement : nombre d’actions sur nos publications. L’engagement englobe les “J’aime”, les commentaires, les réponses, les partages (actions sociales) mais aussi les clics sur nos publications.

Clicks : nombre d’actions
telles que les clics mais aussi les visualisations d’une photo, d’un
lien,…

Likes : nombre de nouveaux “like" sur notre page (et pas sur les posts).


Observation :
tous ces chiffres sont fournis par Facebook, donc à prendre avec la
« distance » qui s’impose.

Brian Solis: « Le Futur du Marketing n’est pas le Marketing » #DM1to1 | Emarketinglicious

Brian Solis: « Le Futur du Marketing n’est pas le Marketing » #DM1to1 | Emarketinglicious

De la nécessaire reconstruction de modèles et systèmes managériaux mieux adaptés au temps présent

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Un nouveau monde abordé en posture difficile
Alors qu’il serait nécessaire d’aborder notre nouveau monde numérique avec conviction et force collective accrues, nous y faisons le plus souvent face avec un modèle historique à bout de souffle, des collectifs de travail fragilisés, des individus en repli, en crainte ou en souffrance. Et surtout avec des équipes dirigeantes qui semblent moins convaincues que celles de nombre d’autres pays que nous avons changé de monde. C’est en tout cas ce qu’il ressort de la remarquable étude 

Cap Gemini/Sofres sur “Le management français à l’épreuve du numérique” (le lien est en pied).

Des espaces d’opportunité qui s’ouvrent
Les mutations sont engagées : nouvelles générations, nouvelles technologies et mutations de marchés sont telles qu’elles entraîneront des mutations majeures dans nos organisations, voulues ou non, subies ou choisies. Le monde numérique ouvre le champ des possibles : la « bascule numérique » ouvre une opportunité unique de voir autrement les possibilités de réponse à nos enjeux de compétitivité, de performance, de satisfaction et motivation au travail. Elle offre un éventail large de possibles permettant de créer, de réinventer de nouvelles sources de valeur. Mais aussi de nouvelles coopérations, modalités d’implication, de co-production avec les salariés, les clients, les fournisseurs…Elle offre une occasion rare de réinventer de façon positive de nouveaux modèles et de nouvelles dynamiques collectives et individuelles.

Les équipe dirigeantes ont l’opportunité de prendre en main ces changements pour ne pas les subir.
L’encadrement ne demande qu’à en être acteur, qu’à en être convaincu. Encore faut-il que les équipes dirigeantes de nos entreprises et administrations, notamment pour les plus grandes, s’y engagent avec la ferme volonté d’évoluer elles-mêmes dans leur vision du management. Les partenaires sociaux, acteurs incontournables de l’évolution du monde du travail, ont eux aussi un rôle clé à jouer pour regagner, avec les équipes dirigeantes, un crédit de confiance encore plus effrité. C’est une question de volonté.

La rénovation commence au niveau du « top management »
Ce sont les pratiques mêmes de nombre d’équipes dirigeantes françaises qui me semblent aujourd’hui en question. La fragilité et le désengagement de nos lignes managériales n’est pas le fruit du hasard, de la fatalité, ou uniquement d’une forme « d’état d’esprit » français. Il est aussi et peut-être d’abord le produit de notre culture managériale, impulsée au plus haut niveau. Produit de la distance managériale, du respect hiérarchique, de la conformité… Plus que dans le siècle précédent dominé par la rente de situation et les modèles dupliqués, le monde dans lequel nous entrons permet de distinguer de mieux en mieux et plus vite le « talent managérial ». Celui qui crée de la valeur pour l’organisation et répond aux attentes fondamentales de ses salariés. Les réussites deviennent plus lisibles, les échecs plus rapides et plus manifestes. Cette évolution est susceptible, là où les succès seront tangibles, de redonner confiance aux salariés français dans leur management.Et, ce faisant, elle contribuera aux enjeux de regain de vitalité collective et de compétitivité dont nous avons tant besoin. Mais cela exige des équipes dirigeantes qu’elles se réinterrogent elles-mêmes sur leurs pratiques individuelles et collectives.

J’ai la conviction que nombre de dirigeants français sont à même de relever ce défi et de faire face avec volonté, capacité de réinvention et, in fine réussite, à l’épreuve que constitue pour eux la « bascule » numérique du monde et la nécessaire reconstruction de modèles et systèmes managériaux mieux adaptés au temps présent.

Source : Cap Gemini Consulting/Sofres : “Le management français à l’épreuve du numérique” – Etude complète à télécharger ici

La transition numérique est en marche (et rien ne pourra l’arrêter)


En 2015, 40 % des citoyens de la terre communiquent entre eux via Internet, contre 15 % il y a 10 ans*

Quelque part entre 2005 et 2015, nous n’avons pas seulement glissé dans un nouveau siècle mais également basculé dans un monde qui est, cette fois, vraiment passé à l’ère numérique.

Certes, nous sommes toujours dans une transition… mais désormais la dynamique ne fait plus de doute

Chaque individu ou collectif de notre société est étonné, ébranlé, bousculé par cette déferlante. Le monde du travail, nos organisations collectives, entreprises, administrations n’échappent pas, naturellement à la grande vague… Au cours des « Trente Glorieuses », nous avons construit un modèle d’engagement au travail et de promesse de promotion sociale s’inscrivant dans la durée, un modèle de dynamiques stables, visibles, lisibles. La plupart de nos entreprises, en particulier les plus grandes, ont construit leur culture collective dans ce contexte. Même adapté, il reste au coeur du système économique et managérial français. Mais s’il y a un mot qui ne rime plus avec le monde qui s’annonce, c’est bien celui de stabilité.

Le principal enseignement est que nous ne pouvons plus faire « comme si »

Comme si ce n’était qu’un coup de mistral, une tornade passagère.Comme si les chaînes de valeur n’étaient pas toutes bousculées, fragilisées, voire rompues. Comme si nos cultures managériales étaient spontanément adaptées à ce nouveau monde. 

La mission de ce blog est de contribuer à éclairer les enjeux de ré-interrogation de nos organisations, publiques ou privées, et de nos modèles managériaux à un moment où nous conjuguons modèle historique fragilisé et entrée dans un monde numérique en mutation accélérée.

Crédit photo + merci (et bravo) à Romuald Goudeau

* Source : Cap Gemini / Sofres – Rapport : les Français au travail => Téléchargement complet ici