Content is like Water

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Cette illustration est sous licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 France (CC BY-SA 3.0 FR) , vous pouvez donc l’utiliser, même à des fins commerciales tant que vous respectez les conditions de la licence (à savoir encore une fois mention de “créés par Stéphanie Walter” et partager dans les mêmes conditions).

Delpeyrat : combien de marins, combien de capitaines ?

La nouvelle fait grand bruit : le groupe Delpeyrat, qui produit notamment des plats cuisinés, envisage de supprimer 58 emplois sur son site thouarsais, comptant 86 salariés. Badaboum.

Par curiosité, comme souvent, je fonce sur le site web de l’entreprise : http://www.delpeyrat.com/

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Une nouvelle fois, je tombe sur un site pour le moins “à l’ancienne”, pas vraiment aux normes, pas vraiment designé, bref : ni fait ni à faire. Mieux, si l’on creuse un peu, sur la rubrique “FAQ” on tombe sur un bon vieux “bientôt disponible” digne du siècle dernier. Aucune présence sur les réseaux sociaux type Twitter ou Facebook. Bref : has been total.

Mes lecteurs/trices les plus fidèles se souviennent que j’avais dressé pareil constat l’an dernier pour Mory-Ducros et pour les pianos Pleyel. Je veux bien croire que la conjoncture est très difficile, la crise est là, tout ça. Mais bon : sur Societe.com, on voit que le groupe Delpeyrat emploie plus de 1000 salarié(e)s et réalise plus de 300 millions d’Euros de chiffre d’affaires par an. De quoi se payer un site web et une stratégie qui va bien avec. Faut pas déconner.

Alors quoi ?

Doit-on obligatoirement être au taquet du digital pour ne pas avoir de problèmes financiers ? Evidemment, non. Mais ce qui est sûr et certain, c’est qu’ignorer tout cela, se doter d’un site web à deux balles et repousser aux orties de demain toute présence active sur les réseaux sociaux :

1- accélère la chute,

2 – démontre par l’exemple l’inconscience des dirigeants et leur grande inaptitude à comprendre l’époque et son marché.

Le numérique, le digital, les réseaux sociaux, le web, l’image de marque, la modernité, tout ça : ce n’est plus de la rigolade.

C’est un enjeu stratégique lourd. Crucial. Fondamental. Qui nécessite du temps, de l’énergie et de l’argent.

Combien de Delpeyrat pour comprendre cette évidence ?

Le référencement est-il nécessaire ?

La question est là. Cinglante. Pertinente. Après tout ? Notre ami Ploum dans son remarquable blog apporte d’excellents éléments de réponse :

Un site web peut avoir plusieurs utilités. Dans la toute grande majorité des cas, votre site web est une vitrine. Il permet aux personnes qui ont entendu parler de vous de se renseigner sur vos activités, sur la manière de vous contacter ou de devenir client.

Dans le cas d’un site « vitrine », le visiteur aura déjà entendu parler de vous. Le moteur de recherche ne servira qu’à vous retrouver. Ainsi, la majorité des visiteurs taperont « Saucissons Léon » et sauront ce qu’ils cherchent. Un référencement optimal n’est donc pas nécessaire, surtout s’il n’existe qu’un seul Saucissons Léon.

Admettons que le site soit également un site de vente. Il est possible d’acheter les saucissons par correspondance.

Pensez-vous que des milliers d’internautes tapent tous les jours « acheter des saucissons par internet » et achètent aveuglément sur le premier résultat ?

Non, encore une fois, la communication passe avant tout par le bouche à oreille où les médias. Jamais au grand jamais par un simple moteur de recherche.

L’arnaque du SEO

Mais il y a pire. Quels sont les résultats concrets qu’une entreprise de SEO peut vous apporter ? Absolument aucun.

L’algorithme de Google évolue constamment et est secret. Une optimisation aujourd’hui peut être pénalisante demain. De même, chaque utilisateur de Google reçoit des résultats qui sont personnalisés, phénomène appelé « bulles ».

N’oublions pas que certains internautes utilisent également d’autres moteurs de recherche: Bing, Yahoo, DuckDuckGo, …

Bref, vous paierez pour un service où vous n’avez aucun moyen de contrôler le résultat et dont vous n’êtes pas certain de l’utilité.

Le piège du SEO

Et quand bien même le résultat serait ultra efficace, qu’y gagnerez-vous ? Quel serait le résultat direct d’un excellentissime référencement ?

Plus de visiteurs sur votre site ? Donc plus de bande passante, plus de spam. Mais plus de client ? Pensez-vous qu’un japonais cherchant la traduction du mot « saucisson » soit un client potentiel pour votre panier hebdomadaire ? Pourquoi est-ce que les milliers de personnes arrivant en cherchant « Fourre ma grosse saucisse » n’achètent-elles rien ? Peut-être parce que ce n’est pas un panier hebdomadaire qu’elles désirent.

Dans certains cas, un trop bon référencement peut donc vous coûter plus cher que ce qu’il ne rapporte. Un site qui fait dix visites par jour peut faire dix clients. Mais un site qui fait 10.000 visites par jours peut également ne faire aucun client du tout. Gardez cela à l’esprit.

Le référencement naturel

En fait, il n’y a pas de secret. Google et les moteurs de recherche essaient d’apporter aux internautes ce dont ils ont besoin.

Vous devez donc construire un site respectueux des standards, accessible, clair, précis qui répond aux besoins de n’importe quel visiteur potentiel[1]. Ensuite, contentez-vous de faire ce que vous faites de mieux, à savoir du saucisson. Les utilisateurs en parleront sur le net, sur les réseaux sociaux, se partageront le bon plan. Votre référencement s’optimisera tout naturellement.

Par contre, si vos saucissons ne sont pas très bons, si votre site n’est pas clair, augmenter votre référencement n’aura qu’un seul effet: vider votre budget. Pas de vendre des saucissons…

UPDATE: Suite au débat suscité par ce billet, ses idées ont évolué.

Google fait évoluer son algorithme à raison de 500 mises à jour par an

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Google a dépassé Apple

Pas en capitalisation boursière bien sûr, le groupe de Cupertino pèse encore presque le double de son voisin californien de Mountain view. Mais en valeur de la marque. C’est en tout cas ce que dit le classement BrandZ Top 100 2014 du cabinet Milward Brown.

Avec une valeur évaluée à 158 milliards de dollars, la marque du moteur de recherche se classe, selon l’étude, première dans le monde devant celle d’Apple et d’IBM, respectivement deuxième et troisième avec des valeurs de 147 et de 107 milliards de dollars. Signe de l’importance grandissante qu’a pris ce secteur dans l’économie mondiale, la quatrième marque la plus forte du classement est elle aussi liée aux nouvelles technologies : il s’agit de Microsoft. Il faut attendre la cinquième position pour qu’apparaisse, enfin, un représentant des autres pans de l’économie, avec la chaîne de restauration rapide McDonald’s, dont la marque pèse 85 milliards de dollars.

Source : LeMonde.fr