Tilly-Sabco : combien de marins, combien de capitaines (2) ?

Le contenu de ce blog est fort décousu, c’est vrai – pour ne pas dire complètement bordélique – mais il y a quelques trucs qui sont quand même assez cohérents. En voici notamment un : lorsqu’une belle entreprise française se retrouve placée en liquidation judiciaire, zou, illico presto, je vais voir son site web. Aujourd’hui, il s’agit donc de Tilly-Sacbo, fleuron de l’agro-alimentaire breton. Son site est ici. Tout perrave, 100% vieux web, pas à jour, j’en passe et des meilleures.

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Le plus drôle, si j’ai bien tout compris le remarquable papier du Monde.fr, c’est que 80 % de la production de Tilly-Sacbo était destinée au Moyen-Orient – donc à l’export – et que malgré cela, le site web est en carton pâte.

Bon, comme je ne suis pas économiste – du tout – je vais donc comme à chaque fois sur Societe.com pour voir un peu le chiffre d’affaire de cette petite boîte : 135.934.900 d’Euros en 2012. Bam. Pour un bénéfice net… supérieur à 2 millions d’Euros ! Et voilà où je veux en venir : ce n’est pas parce qu’un site web est joli que l’entreprise va cartonner, doubler son chiffre, etc, nous sommes d’accord. Mais de là à ne pas investir, de manière significative, dans le numérique, c’est la garantie absolue qu’en cas de baisse de régime, la fin est inéluctable.

Les 326 personnes de Guerlesquin (Finistère) qui se retrouvent au chômage technique peuvent donc remercier de ma part leur direction.

Incapables.

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Les entreprises françaises à la traîne dans le numérique (Les Echos)

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On dira ce qu’on voudra c’est toujours un grand pied de voir rédigé bien propre dans un journal économique ô combien respecté des idées que tu rabâches aux copains les soirs de cuite : on est à la bourre en matière de numérique en France bordel ch’te l’dis !

[…] Les entreprises françaises sont en retard dans leur mutation numérique. Une étude menée par McKinsey révèle le fossé qui s’est creusé entre les habitudes des consommateurs français en matière de numérique et celles des entreprises. Car, si la France fait partie des bons élèves notamment sur la pénétration du haut débit ou des smartphones, le basculement n’a pas encore eu lieu dans les entreprises. Seules 65 % d’entre elles disposent d’un site ou d’une page Internet, contre 89 % des entreprises suédoises par exemple. Et 14 % des sociétés françaises ont reçu des commandes via le numérique, contre une moyenne de 17 % pour l’Union européenne et jusqu’à 26 % en Allemagne.

Pour comprendre ces difficultés, McKinsey a interrogé 500 entreprises françaises, dont 325 PME. Parmi les principaux freins identifiés pour déployer leur stratégie numérique, elles mettent en avant à 45 % leurs propres rigidités organisationnelles (fonctionnement en silos, mobilité pour redéployer leurs forces de travail en interne…), un déficit de compétences numériques (31 %), un manque de marges de manœuvre financières (30 %) ou encore un manque d’implication visible des dirigeants.

Le numérique représente pourtant une opportunité de croissance, y compris pour les acteurs traditionnels de l’économie, de plus en plus défiés par de nouveaux entrants. Pour Eric Hazan, directeur associé chez McKinsey, « tous les secteurs sont concernés par cette mutation, du tourisme, sans doute le plus avancé, jusqu’à la construction, qui commence par exemple à intégrer des puces RFID pour prévenir ou résoudre des problèmes de maintenance. » Selon l’étude, sur les cinq tendances qui influent sur la marge opérationnelle des entreprises, une seule exerce une pression à la baisse : la concurrence, avec l’entrée de nouveaux acteurs qui bousculent les modèles et les équilibres économiques. Les autres créent des opportunités, dans l’expérience client, le développement produit ou la prise de décision. Au total, selon les secteurs, l’impact sur les marges peut être négatif jusqu’à hauteur de 20 % pour les entreprises qui n’anticipent pas la mutation numérique et positif jusqu’à hauteur de 40 % pour celles qui parviennent à la gérer.
Potentiel de croissance

L’étude recommande certaines mesures à mettre en œuvre, pour les entreprises et les pouvoirs publics. Les premières doivent atteindre une masse critique d’employés maîtrisant le numérique (située autour de 30 % des effectifs), adopter des infrastructures flexibles, modifier leur organisation. Le cadre réglementaire doit aussi évoluer vers davantage de flexibilité, tandis que l’offre de formation, initiale ou continue, doit s’étoffer. « Si elle n’élude pas les difficultés associées à la mutation numérique, cette étude quantifie surtout le formidable potentiel de développement des entreprises qui sauront réussir leur révolution numérique », explique Eric Labaye, directeur associé senior chez McKinsey et président du McKinsey Global Institute. De 5,5 % du PIB aujourd’hui, le numérique pourrait passer à 7 % en 2020, soit 180 milliards d’euros. Et, si la France rattrape son retard sur les cinq pays les plus performants dans ce domaine, c’est un potentiel de 70 milliards de PIB supplémentaire qui pourrait être créé.

Nicolas Rauline, Les Echos

Les Barbares prennent d’assaut les vieilles citadelles et vont dominer le monde

C’est un texte assez remarquable que j’ai trouvé ici puis que j’ai posté sur Facebook à mes amis qui est à l’origine de ce post. Mes amis l’ont commenté, et j’ai estimé que leurs commentaires méritaient d’être en clair, comme le texte suce-cité. Dont acte.

Des milliers de start-ups et les nouveaux géants industriels (Google, Amazon, Facebook, Apple, etc.) s’attaquent à tous les secteurs de l’économie et font levier des outils numériques pour créer de nouveaux modèles d’affaires et neutraliser les entreprises de l’ancienne économie. Si ces dernières résistent pour le moment, fortes de leur inertie et de barrières réglementaires, elles finiront par céder et être remplacées : l’agilité des entrepreneurs du numérique et les innovations qu’ils savent déployer pour conquérir de nouveaux marchés auront toujours raison des industries qui n’auront pas su se battre avec les mêmes armes.

Des secteurs majeurs ont déjà été transformés, comme l’industrie culturelle (iTunes, Spotify), la publicité (publicités ultra-personnalisées, ciblage prédictif), les médias (presse en ligne, Netflix), ou la vente en détail (eBay, Amazon, impressions 3D). Mais au final, ce sont toutes les strates de l’économie et des activités humaines qui seront transformées par le logiciel. La santé, la finance, l’éducation, l’assurance ou encore l’action publique s’apprêtent à être révolutionnées.

Lorsqu’une filière est disruptée, ce ne sont pas simplement de nouveaux acteurs qui prennent la place d’anciens, c’est une transformation complète de la chaîne de valeur. Si les entreprises de l’ancien monde ne prennent pas garde, elles ne verront pas arriver la transformation numérique et n’auront ni les clefs de lecture ni les outils pour faire face à l’arrivée des Barbares. Seules les entreprises qui réalisent leur transformation survivront à cette nouvelle ère.

Après 15 ans d’analyse, la disruption numérique nous a dévoilé la plupart de ses mystères. Bien que certaines citadelles tiennent encore, il est désormais possible de prédire les failles par lesquelles les entrepreneurs du numérique vont s’engouffrer pour changer le monde et dominer l’économie de demain. Seule une connaissance experte de la transformation numérique et de ses mécanismes permettront aux leaders d’aujourd’hui de survivre et de devenir les géants de demain.

Source : http://barbares.thefamily.co/

Les commentaires sur FB

Philippe Baudelot D’où l’intérêt de mettre aussi à niveau les citoyens et les élus 

Pascal Angeloni La période qui commence, est celle de la post-modernité. L’Etre va prendre le dessus sur l’Avoir !!!

Laurent Gilbert Le bouleversement le plus spectaculaire a mes yeux tient dans le fait que le concept même de croissance est remis en cause.
Dans l’ancien monde, la croissance était fondamentalement definie par un accroissement du volume de biens et de services produits, qui induisait une augmentation proportionnelle des flux financiers et de creation monetaire.
La revolution numerique se produit a rebours de ce schema. De sorte que l’on a desormais de moins de transport individuel pour acceder aux biens et aux services, moins de jouets, moins d’agences bancaires, moins de magasins, moins de journaux, etc. De plus, une grande partie des biens (culturels, electroniques, etc) et services coutent moins cher du fait de cette revolution.
Le saut qualitatif est considerable. On peut parler de veritable progres, et pour autant ce mouvement est terriblement deflationiste. 
Il est possible que le produit national brut – et, par extension, le compte bancaire de chacun d’entre nous – ne soit plus l’etalon absolu de la felicite des peuples.

Stéphane Traumat Meilleur business en ce moment : trouver un monopole et s’y attaquer en étant une petite entreprise agile

Les #RNN2014 vous immergent dans le futur du numérique !

Je suis depuis des lustres au Conseil d’Administration d’une association qui me tient beaucoup à cœur : le SPN (l’association des professionnels du numérique de notre belle région du Poitou-Charentes). Tous les deux ans, nous organisons des rencontres. 

Les #RNN reviennent pour leur 5ème édition, le jeudi 13 novembre 2014 au Centre de Conférences de Poitiers.

Que vous soyez experts ou débutants sur les sujets numériques, cet événement, unique en son genre sur le Grand Ouest, vous fera découvrir ce que réserve l’avenir aux technologies, usages et marchés numériques de demain ! Infos + inscriptions ici : http://www.rencontres-numerique.fr/

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