On dira ce qu’on voudra c’est toujours un grand pied de voir rédigé bien propre dans un journal économique ô combien respecté des idées que tu rabâches aux copains les soirs de cuite : on est à la bourre en matière de numérique en France bordel ch’te l’dis !
[…] Les entreprises françaises sont en retard dans leur mutation numérique. Une étude menée par McKinsey révèle le fossé qui s’est creusé entre les habitudes des consommateurs français en matière de numérique et celles des entreprises. Car, si la France fait partie des bons élèves notamment sur la pénétration du haut débit ou des smartphones, le basculement n’a pas encore eu lieu dans les entreprises. Seules 65 % d’entre elles disposent d’un site ou d’une page Internet, contre 89 % des entreprises suédoises par exemple. Et 14 % des sociétés françaises ont reçu des commandes via le numérique, contre une moyenne de 17 % pour l’Union européenne et jusqu’à 26 % en Allemagne.
Pour comprendre ces difficultés, McKinsey a interrogé 500 entreprises françaises, dont 325 PME. Parmi les principaux freins identifiés pour déployer leur stratégie numérique, elles mettent en avant à 45 % leurs propres rigidités organisationnelles (fonctionnement en silos, mobilité pour redéployer leurs forces de travail en interne…), un déficit de compétences numériques (31 %), un manque de marges de manœuvre financières (30 %) ou encore un manque d’implication visible des dirigeants.
Le numérique représente pourtant une opportunité de croissance, y compris pour les acteurs traditionnels de l’économie, de plus en plus défiés par de nouveaux entrants. Pour Eric Hazan, directeur associé chez McKinsey, « tous les secteurs sont concernés par cette mutation, du tourisme, sans doute le plus avancé, jusqu’à la construction, qui commence par exemple à intégrer des puces RFID pour prévenir ou résoudre des problèmes de maintenance. » Selon l’étude, sur les cinq tendances qui influent sur la marge opérationnelle des entreprises, une seule exerce une pression à la baisse : la concurrence, avec l’entrée de nouveaux acteurs qui bousculent les modèles et les équilibres économiques. Les autres créent des opportunités, dans l’expérience client, le développement produit ou la prise de décision. Au total, selon les secteurs, l’impact sur les marges peut être négatif jusqu’à hauteur de 20 % pour les entreprises qui n’anticipent pas la mutation numérique et positif jusqu’à hauteur de 40 % pour celles qui parviennent à la gérer.
Potentiel de croissanceL’étude recommande certaines mesures à mettre en œuvre, pour les entreprises et les pouvoirs publics. Les premières doivent atteindre une masse critique d’employés maîtrisant le numérique (située autour de 30 % des effectifs), adopter des infrastructures flexibles, modifier leur organisation. Le cadre réglementaire doit aussi évoluer vers davantage de flexibilité, tandis que l’offre de formation, initiale ou continue, doit s’étoffer. « Si elle n’élude pas les difficultés associées à la mutation numérique, cette étude quantifie surtout le formidable potentiel de développement des entreprises qui sauront réussir leur révolution numérique », explique Eric Labaye, directeur associé senior chez McKinsey et président du McKinsey Global Institute. De 5,5 % du PIB aujourd’hui, le numérique pourrait passer à 7 % en 2020, soit 180 milliards d’euros. Et, si la France rattrape son retard sur les cinq pays les plus performants dans ce domaine, c’est un potentiel de 70 milliards de PIB supplémentaire qui pourrait être créé.