PNL – Peace and Lové

mariedebray:

Je déteste les statements mais là, je vais en balancer grave. 

Pour être claire, pour parler aux gens. 

On dit et j’ai eu beaucoup de mal à le comprendre et aujourd’hui encore je ne le comprends pas donc je ne le valide pas, mais c’est ce qu’on dit, ce que des gens sérieux ont analysé, expérimenté. Donc on dit que dans leur majorité, les hommes parlent moins, analysent moins leurs émotions et leurs ressentis. Et comme dit mon père, entre ressentir et l’exprimer, il y a toute une évolution nécessaire dans le cerveau. C’est complexe. Et encore il faudrait ressentir les choses. Ils n’expriment pas, bien souvent car soit ils ne ressentent pas, soit ils n’ont pas conscience de ce qu’ils ressentent et quand certains ressentent, ils ne savent pas l’exprimer…

On sait aussi que ça s’apprend : plus on pratique l’identification des émotions, plus l’identification est subtile, plus on identifie. C’est comme une pratique sportive. L’intelligence affective s’apprend, se pratique, se peaufine. C’est un travail et cela nécessite une capacité à traverser de la souffrance, ça s’appelle avoir du courage. De ne pas fuir, mais de rester face à l’adversaire qui sont les émotions qu’on n’a pas envie d’avoir, de vivre avec, d’en faire autre chose.

L’apprentissage de l’intelligence affective est un vrai chantier. C’est un challenge balèze. Le primaire des hommes dans une grande partie m’a toujours surprise et cela a été analysé par des gens performants, sachant qu’ils sont enfermés dans des idées fausses que la société véhicule depuis des milliers d’années comme “un garçon ne pleure pas” “être amoureux est une faiblesse” etc. Et c’est faux… Mais, bon, ça continue… et certains font le travail, certains sortent du troupeau… Bien sûr !!! 

L’apprentissage de l’intelligence affective commence par s’analyser soi, prendre conscience de ses émotions, de ses affections, de ses pensées qui nous surprennent, qui surgissent en nous, ensuite poser des mots, ensuite communiquer ses mots. Et alors la notion d’altérité peut émerger. Genre “ce que je fais impacte les autres.” Genre “les femmes ne sont pas des sacs à foutre” 

La tendresse est la marque d’une évolution assez haute de la faculté humaine. Et là aussi, c’est une pratique…  

Et c’est ainsi que j’en arrive à ce nouveau groupe de gosses d’une banlieue pourrie qui s’appelle PNL. 

PNL ça signifie “peace and lové”. Jolie ironie, non ? 

Lové ça fait comme love à un accent près… En fait, ça signifie l’argent, ou plus exactement, l’argent en espèces en tan-gi.

Et oui, le pauvre, comment il fait pour gagner de l’argent quand le chômeur a remplacé le mineur… 

Quand le programme, ça a été : on va retirer le travail des gens, c’est chouette et, à la place, ils vont se tuer à se droguer avec la merde qu’ils vont s’acheter et se vendre. 

C’est vrai, y’a toujours ce mépris si répandu : “Oh les mecs de rap, ils font parler à ne parler que d’argent” Euh… oui ! Euh… 

C’est vrai, ces gueux veulent comme les autres. 

Et oui, quel homme de n’importe quelle classe à vingt ans n’a pas ce souci de réussir ? 

Peace and lové 

Juste Parfait. 

Pourquoi je m’intéresse à ces garçons qui ne sont qu’entre garçons et parlent des filles d’une façon radicalement dégueu ? Enfin, radicalement triste. 

Il n’y a aucune fille dans leur clip. Aucune ! Elles ne sont même pas des pétasses aux gros seins, elles ne sont pas là. 

Où sont-elles ? Que font-elles quand ceux-là font du rap ? 

Elles font du rap ? Non ! Où s’expriment-elles ? Où disent-elles la même chose de leur point de vue ? Où disent-elles que le nouveau dieu, c’est leur chatte ?  

Comme j’ai tellement souffert de ce décalage avec les garçons : pourquoi ils ne disent pas ? Pourquoi mentent-ils ? Pourquoi manipulent-ils ? Pourquoi sont-ils si réduits en expression, en vocabulaire dès qu’il s’agit de sensations, d’émotions, de ressentis, de sentiments ? Pourquoi sont-ils si pauvres affectivement ?, j’écoute ces petits gars, bourrés de shit, entourés d’immeubles immondes dans ce dénuement qu’ils parviennent à transformer en poésie. 

Pourquoi je les écoute alors qu’ils sont “brutes” et “primaires” ? 

Parce que justement ils ne le sont pas

Parce que justement ils s’expriment puisqu’ils chantent des mots qu’ils ont écrit !!! 

et oui ! 

Ils font ce que la majorité des hommes ne font pas. 

Quand j’avais leur âge, j’étais avec un garçon de leur âge. Il avait fait science-po, il était tout à fait différent donc de ces gosses de banlieue. Et à sciences-po on ne lui a pas appris à ressentir ces émotions, au contraire on lui a appris que passé ce cap, il aurait les clés pour appartenir à l’élite et que s’exprimer, oh non !! il avait le pouvoir sans avoir la nécessité d’expirer ses sentiment. Et sa connasse irait avorter sans le déranger. Et y’aurait toujours une nana qui kifferait sa réussite et son porte-monnaie. Il n’a jamais exprimé le millième de ce que ces gosses expriment… Cherchez l’erreur… 

Eux, ils sont en train d’exprimer ce qu’ils ressentent. Ils savent ce qu’ils ressentent et ils savent mettre des mots dessus !!! 

Et ce sont eux, les primaires ? 

Alors oui, ils expriment une nullité affective, ils baisent sans sentiment, ils n’ont d’amis que des garçons. La parfaite homophilie qui a dirigé la France pendant des millénaires qui s’appellent la féodalité. 

Mais qui a encouragé l’amour dans ce pays depuis des centaines d’années ? 

Qui ? 

Oui, ils mettent des mots, ils s’exposent, mine de rien. Ils y vont, entiers. 

Et pour un garçon, c’est d’une rareté extrême. 

Pour un homme, n’en parlons pas !  C’est mal vu, ça ne fait pas homme… Comme si les hommes n’avaient pas de besoin affectif, comme si les hommes n’avaient pas besoin de tendresse. Mais comment on peut croire une telle croyance ? 

On en est arrivé à une société qui pense que le porno satisfait la gente masculine ! Bah non on sait à quel point ça tue l’humain… Comment ça fait dévier. 

Comme dirait mon père, la manipulation est un mécanisme de défense, l’agressivité est une demande… et le psychotique… 

Regarde-les à la sortie de la prison. C’est super simple… 

Je les ai vu qui sortaient de Fresnes. Fracassés et s’exprimant… Comme des chiens agonisants, se torchant, la bouche sur le goulot de la bouteille de whisky, je les ai vus s’endormir dans le canapé. 

Ils sont comme PNL. 

Ils sont terrifiés par l’émotion, affolés par la tendresse. Comment j’ai vu leur peur… On s’est battus avec les mains. On s’est foutus des claques. On s’est même tirés les cheveux. Pour arrêter la peur. Et j’ai vu leur regard se calmer. 

J’ai juste posé mon regard sur eux. J’ai juste posé ma main sur leurs épaules. 

Tellement la société a tué l’amour. 

C’est ces gars-là qui écoutent PNL. 

Chez PNL, il y a des choses que j’attendais depuis longtemps. 

Leur écriture : ils disent avec une simplicité qui est très difficile à avoir. 

Surtout pour un garçon, surtout à 25 ans. 

Le souci du détail, l’humilité des petites choses, cette économie de moyens est parfaite. C’est affuté comme de la dentelle. 

Et je connais peu d’écrivains qui s’arrêtent juste à l’adjectif de trop.

PNL, ça, ils l’ont. 

Et ces détails, cette ascèse, ils l’enveloppent avec une douceur qu’on leur reproche ne pas avoir ! 

Ils recouvrent les plaies de leurs mots de nappes électro qu’on se croirait dans un Spa indonésien… 

Lascive musique, rafales de syllabes : parfait cocktail Molotov.

Et ça, c’est énorme !!! 

Ils allient les extrêmes avec une classe que je connais chez peu de sciences-potards ! 

Et eux, ce sont des hommes violents ? 

Ecoute la succession des nappes, comme ça s’enroule, leurs voix qui se chevauchent… Les mecs qui, à vingt-cinq ans, sont capables d’enchevêtrer des sons comme ça, avec leurs paroles, je peux t’assurer qu’ils ont de l’évolution dans la capacité à reconnaître des subtilités et des affects !! Je peux te dire que leur coeur, il l’a, le rythme, il l’a, l’endurance. 

Ils ont une sensibilité…. de ouf. 

Sur leur violence aux femmes je vois de l’absence. 

L’absence de l’altérité. 

Du néant comme dans les rues en bas de chez moi. 

Je vois ce que cette société entière fabrique : le mépris total des émotions, la défiance à l’amour, cette croyance que l’amour rend faibles alors que c’est la arme parfaite contre l’oppresseur. La preuve, c’est leur amitié homophile qui fait qu’ils créent ensemble. 

On a inventé la conjugalité pour, trop bien souvent, tuer l’amour. 

Alors je comprends le mépris de ces mecs contre la conjugalité, contre la dépendance, contre le donnant-donnant étriqué, contre “je kiffe le mec qui a des tunes” … Contre les histoires d’amour à deux francs qui nous bouffent toute notre énergie ! Contre la solidarité qui nous rend forts contre l’oppresseur !

PNL sort de nulle part. Ils sont les seuls maitres de ce qu’ils produisent. PNL refuse de signer des majors, refusent tout entretien. Pourvu que ça dure ! 

Moi je reste persuadée que si les femmes s’alliaient, on niquerait le patriarcat… 

Et ils se sont fait connaitre par Youtube. Ils ont des millions de vues. 

Alors qui regardent ces mecs ? 

Des millions de mecs comme eux ? 

Il y a des millions de mecs qui adorent ces nappes hypnotiques ? 

Cette douceur balafrée de leurs cicatrices et de leurs béances. 

“On ne suicide pas, on préfère le braquage.”

Je les attendais ceux qui sauraient allier les antipodes, 

Planer comme l’aigle quand on est un vermisseau. 

Au milieu de la guerre, s’appeler Peace and Love : juste parfait, les mecs. 

La montée sonore comme quand c’est bien fait l’amour, PNL le fait. 

ils savent te faire monter au septième ciel avec leurs langues et leurs beat. 

Je les attendais, je savais qu’ils venaient. 

Et comme cela serait déjà une révolution que les hommes savent ce qu’ils ressentent et l’exprimer comme ces deux gars. 

Et sans oublier qu’il y a un truc qui s’appelle la lutte des classes… 

PNL n’accepte aucun entretien. Ils ne parlent pas. 

Bah non, ils chantent. 

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Le numérique natif ou comment se sortir le cul des ronces (numériques)

Excellent texte ami lecteur de Sylvie Le Roy (que je ne connaissais pas) où je vois s’esquisser un chemin pour les médias de demain (presse écrite, télévision). On en apprend tous les jours avec le numérique, c’est ça qu’est bien 😉

A l’heure de la génération #hashtag, les contenus et modèles économiques numériques natifs sont désormais incontournables pour les médias.

Contrairement aux idées reçues, une proportion grandissante de jeunes consommateurs est disposée à payer les contenus numériques, en dépit de leurs moyens financiers limités et de leur familiarité avec les alternatives illégales. La survie des médias et des entreprises culturelles dépendra de leur capacité à comprendre ces nouvelles habitudes de consommation et à adopter une attitude donnant la primauté au numérique natif, plutôt qu’à numériser les contenus et modèles économiques existants.

Dans son étude menée auprès de 7 000 consommateurs dans 10 pays, Bain & Company a constaté que la consommation numérique native est presque aussi élevée dans les marchés émergents que dans les pays développés. Ceci, poursuit Bain, peut partiellement expliquer pourquoi les plus jeunes générations, plus enclines à utiliser leur smartphone pour accéder aux contenus, semblent plus à l’aise avec les modèles payants. […] Maîtriser les nouvelles options de monétisation à l’ère du numérique natif exige que les acteurs du secteur des médias développent de nouvelles compétences et se concentrent sur cinq impératifs stratégiques:

1. Repenser la stratégie éditoriale
Les sociétés de médias doivent créer du contenu pour le monde dans lequel nous vivons, plutôt que d’adapter les anciens formats aux nouveaux écrans. S’ils ne sont que rarement générés par les utilisateurs, les contenus gagnants sont parfois co-créés et souvent co-distribués avec les audiences.

2. Assurer l’accès à la distribution
Dans un espace numérique de plus en plus surpeuplé, l’ancien paradigme selon lequel « le contenu de qualité se vendra toujours » n’est plus aussi vrai. Sécuriser les canaux de distribution pour s’assurer que le contenu de qualité atteigne ses consommateurs est d’autant plus essentiel que les publics sont de plus en plus fragmentés entre divers médias et plateformes.

3. Adopter la nouvelle donne publicitaire
Alors que les grands annonceurs adoptent le numérique non seulement pour le marketing direct mais aussi pour leurs campagnes de marque, les nouveaux formats bouleversent les règles du marché de la publicité dans son ensemble. Ciblage individuel, mesure du retour sur investissement et présence sur les réseaux sociaux ont rejoint, et parfois remplacé, les notions de puissance et d’affinité dans le manuel du parfait annonceur.

4. Mériter les données d’usage
Dans une économie de la demande, anticiper les tendances de fond chez les consommateurs est plus essentiel que jamais. Mais aujourd’hui, les médias doivent gagner la confiance des consommateurs et concevoir les incitations et contreparties pertinentes afin que les clients fournissent leurs données volontairement.

5. Aborder les partenariats et acquisitions différemment
L’histoire des mutations numériques est jonchée d’exemples d’acquisitions qui ont échoué. Pourtant, le passage au numérique natif exige de s’approprier de nouvelles compétences absentes des acteurs traditionnels. Gagner en agilité dans l’acquisition et l’intégration des médias numériques natifs devient une compétence primordiale pour les entreprises qui veulent faire partie de la prochaine vague de transformation numérique.

Source + intégrale de l’article : http://www.ladn.eu/actualites/generation-hashtag-2015-numerique-natif,article,28262.html#ixzz3p8SW5Z6i

Le courrier d’Axelle Lemaire et Emmanuel Macron à la French Tech Poitou-Charentes

Avant toute chose, faut juste que je dise que ça fait 10 ans que je me casse le bolebénévole pour faire exister une filière numérique dans ma région, le Poitou-Charentes. Bien évidemment, je suis pas tout seul, on est même beaucoup à s’employer à ça. On est donc très satisfait(e)s d’avoir reçu ce courrier, voilà.

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Madame la Directrice,

Vous avez déposé un dossier de candidature à la labellisation des métropoles French Tech, et nous vous en remercions. Au-delà de la qualité de votre dossier, votre démarche de ralliement à ce label démontre votre implication pour le soutien à la croissance des startups françaises, et votre volonté d’être reconnu comme un territoire propice à la création et au développement des startups.

De votre candidature, nous retenons tout particulièrement le dynamisme du territoire dans l’accompagnement des entreprises innovantes dans le secteur du numérique. SPN, le Réseau des Professionnels du Numérique, en est un acteur emblématique.

L’importante mobilisation d’entrepreneurs et l’ensemble des partenaires de French Tech Poitou-Charentes est également un atout qu’il est important de faire vivre dans la durée.

Votre démarche de candidature en tant que métropole French Tech a engagé l’ensemble de vos partenaires dans un travail de structuration de l’écosystème de soutien aux startups picto-charentaises et de mise en place une gouvernance propre qui ralliera les quatre écosystèmes de La Rochelle, Niort, Angoulême et Poitiers. Nous tenons à saluer particulièrement cet engagement.

Aussi, nous avons le plaisir de vous confirmer que French Tech Poitou-Charentes fait partie de par son potentiel de croissance et son écosystème de startups dynamique de l’équipe de France « French Tech ».

Même si il n’a pas été possible d’octroyer à votre écosystème le label « métropole French Tech », nous encourageons fortement les acteurs engagés dans la dynamique de French Tech Poitou-Charentes à continuer d’utiliser la marque « French Tech » pour appuyer l’ensemble de leurs actions visant à soutenir la croissance des startups afin de positionner votre écosystème en tant que candidat à l’ouverture de nouvelles labellisations dans trois ans. L’agence du numérique restera en appui à votre écosystème et valorisera les actions que vous mettrez en œuvre.

Nous avons décidé de labelliser également des dynamiques spécifiques remarquables, en leur attribuant un label thématique, « French Tech », à titre pilote. Ce label thématique fera l’objet d’un nouvel appel à projet qui sera ouvert prochainement auquel j’invite votre écosystème à postuler. Les conditions de candidature à ce label thématique seront communiquées dans les meilleurs délais.

Nous vous prions de croire, Madame la Directrice, à l’assurance de notre meilleure considération.

Paris, le 05 OCT. 2015 – Liberté • Egalité • Fraternité

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE – LA SECRETAIRE D’ETAT CHARGEE DU NUMERIQUE

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