On parle beaucoup et souvent des usages de Facebook comme si d’évidence, puisque nous l’utilisons, nous savions aussi comment les autres le font. Il y a pourtant grand intérêt à décaler le regard pour observer, au delà de nos propres usages, ce que font vraiment les utilisateurs sur Facebook. Cette enquête présente l’intérêt de mettre à jour l’activité réelle des utilisateurs plutôt que les déclarations qu’ils font auprès d’un enquêteur. Les études déclaratives se sont en effet beaucoup intéressées à ce que les gens disent et montrent d’eux-mêmes sur Facebook. Elles insistent sur les phénomènes d’exposition de soi, sur les risques pris par les utilisateurs avec leurs données personnelles. Elles soulignent souvent la quête de reconnaissance et la constitution d’un capital de réputation de la part des utilisateurs. Bref, elles dessinent la figure d’un utilisateur “individualisé”, agissant et expressif. Si notre enquête rencontre bien cette figure, son principal intérêt est d’en relativiser l’importance en faisant apparaître d’autres configurations d’usage qui révèlent d’autres manières d’utiliser et de se comporter sur Facebook.