Il y a quelques jours, le ballon d’or a été remis à notre ami Lionel Messi. Il a bien fallut traiter l’info dans Foutebol, mais comment ? En annonçant la nouvelle ? Au milieu de dizaines et de centaines d’articles analogues ? Le lendemain matin, je passe devant l’Equipe qui annonce “la nouvelle”. Pourquoi donc aurai-je payé l’un de ces journaux qui me ressassaient ce que je savais déjà ? A peine 10 minutes après la cérémonie, j’étais déjà abreuvé des images de son costard à poids qui avaient déjà fait le tour du web et des chaînes infos. Pour moi, ce n’est qu’un exemple de plus de l’inutilité du fait journalistique (ou plutôt de sa perte de valeur).
À contrario, si le fait journalistique ne vaut plus rien, l’analyse, la réflexion, la valeur ajoutée et le journalisme d’enquête ont maintenant une grande valeur. Le lectorat de The Economist est en progression constante tandis que celui de The New York Times est en déclin constant.
Les médias traditionnels vivent avec 10 ans d’écart, ce qu’ont vécu les agences de voyages avec l’arrivée du Web. Ceux qui vendaient des vols Bordeaux-Casablanca ne sont plus en affaires aujourd’hui. Pourtant, il existe toujours des agences de voyages. Ce sont celles qui ont compris qu’ils devaient se trouver une niche, vendre des voyages plus complexes qui sont difficiles à se faire soi-même avec le Web (comme faire le tour des châteaux en Espagne, des vignobles en France ou une excursion en tout terrain au pied de l’Himalaya).
Ainsi, les journaux qui nous répètent ce qu’on sait déjà, qui sont uniforme entre eux et qui ne peuvent se réinventer, risquent comme les agences qui nous vendaient des vols Bordeaux – Casa, de devenir rapidement désuet…
Source : Michelle Blanc