La stratégie de Google est – enfin – percée au grand jour par notre ami Laurent Alexandre (énorme pointure) dans le JDD. Là où il est bon, je trouve, c’est qu’il ne prend pas le problème Google par le côté World Company (un peu concon). Non. Lui, c’est le côté intelligence artificielle qui importe. Selon lui, Google est le premier embryon d’intelligence artificielle au monde. Eh oui. Il l’énonce ainsi :
L’objectif des dirigeants de Google est de transformer leur moteur de recherche en intelligence artificielle. Progressivement ils s’en rapprochent. En fait, personne ne l’a vu venir, ni les utilisateurs quotidiens du moteur de recherche, ni ses concurrents. Il a fallu du temps pour que la stratégie des dirigeants de Google soit comprise.
Tac. En deux ans, Google a réussi à préempter trois marchés clés.
1 – Celui de la lutte contre la mort : elle a créé Calico, une filiale qui a cet objectif fou d’augmenter l’espérance de vie de vingt ans d’ici à 2035. Elle a investi dans le séquençage ADN avec sa filiale 23andMe, mais aussi dans un projet de lentilles intelligentes pour les diabétiques, qui mesurent en temps réel votre glycémie.
2 – Celui de la robotique : en moins d’un an, Google a racheté les huit principales sociétés de robotique. Dont Boston Dynamics, qui crée le chien robot “BigDog” pour l’armée américaine, ou Nest, leader mondial de la domotique et des objets intelligents…
3 – Celui de l’automobile : Google Car, un mélange incroyable de robotique et d’intelligence artificielle, roule seule sur des milliers de kilomètres sur les routes de Californie sans accident. Si en l’an 2000 vous évoquiez l’idée d’une voiture robot autonome, tout le monde riait !
Pour ce qui est de l’Internet, je ne vais pas expliquer ici pourquoi Google. Ni sur les mobiles d’ailleurs. Google cherche à dominer le monde, voilà tout, via un plan précis ; un modèle on peut le dire diabolique en cela qu’il échappe à tout contrôle public. Eh oui.
D’où ma question : faut-il nationaliser Google ?
Pas par la France, hein, évidemment. Mais par l’ONU (ou le FMI), pourquoi pas ?
Je vais demander à Sarah Connor.